Nice-Matin (Cannes)

« Diana avait fini par ouvrir

En dénichant le tout premier propriétai­re de la Mercedes qui a fait pénétrer Diana et Dodi dans un funeste tunnel mortuaire, Jean-Michel Caradec’h démonte l’éternelle théorie du complot

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Prix Albert-Londres 1984, collaborat­eur régulier de Paris Match, l’écrivain-journalist­e Jean-Michel Caradec’h a publié en mai dernier Qui a tué Lady Di ? Cette nouvelle immersion dans le dossier approfondi­t son précédent opus de 2006 (Lady Diana, l’enquête criminelle) et démonte une fois pour tous les ressorts d’une existence aimantée vers le drame, en versant une nouvelle « pièce mécanique» au dossier. Ou comment ce fin limier, qui chaque été revient à Saint-Tropez, est sorti de sa paisible retraite en Sologne pour démontrer par A + B que la théorie du complot, n’en déplaise à Mohamed Al-Fayed, ne tient pas…

N’y a-t-il pas de l’opportunis­me à publier un livre pour les vingt ans de la disparitio­n de Diana ?

Non. Il se trouve qu’avec mes confrères Pascal Rostain et Bruno Mouron, nous avions de nouveaux éléments. Ces derniers ne vont d’ailleurs pas à l’encontre de ceux développés dans mon précédent ouvrage de . Et comme cela intéressai­t un éditeur, je me suis remis au travail !

Quel est donc cet élément qui justifie de rouvrir le dossier ?

Il se trouve que l’on a eu une informatio­n sur le type qui était le premier propriétai­re de la Mercedes à bord de laquelle Dodi et Diana ont eu rendez-vous avec leur destin. Jusqu’ici, personne ne s’en était préoccupé ! La police criminelle n’était remontée qu’à l’histoire immédiate de la voiture. Les allégation­s de Mohamed Al-Fayed sur les histoires de sabotage du véhicule avaient aussi détourné l’attention sur le passé de cette Mercedes…

En quoi cette Mercedes joue-t-elle un rôle prépondéra­nt dans cette tragique affaire ?

Elle avait été vendue à la casse par le propriétai­re initial car accidentée suite à un vol. Après un trou noir, elle est réapparue comme par miracle sur le marché et a atterri dans la flotte de limousines du Ritz…

Une fois réparée, quel est le problème ?

Son dernier propriétai­re, Jean-François Musa, le patron d’Étoile Limousine, société à l’époque en contrat avec le Ritz, ne nous l’a avoué que vingt ans après, mais il y avait un problème avec cette voiture. Un problème de tenue de route. Et ce depuis le début. À partir d’une certaine vitesse et selon la qualité de la chaussée, elle avait tendance à flotter… Ses chauffeurs, malgré plusieurs passages à l’atelier de Mercedes-Bosquet pour vérificati­on, la qualifiaie­nt de « voiture à poisse »…

Cette poisse n’était donc pas le fruit du hasard ?

Non ! Je le répète, c’est en retrouvant le tout premier propriétai­re de la limousine, le p.-d.g. d’une agence de publicité, Éric Bousquet, qui ne figure dans aucun des rapports de la Criminelle, que tout s’est éclairci… Il nous a raconté qu’elle avait été volée en  puis retrouvée, accidentée dans un champ du côté de Roissy, après plusieurs tonneaux… L’épave sera mise en vente aux enchères dans un lot de voitures accidentée­s promises à la casse… Elle va alors disparaîtr­e. Avalée dans une ceinture de trous noirs qui encerclent la grande banlieue parisienne. Le territoire des ferrailleu­rs, épavistes, broyeurs, démolisseu­rs… Avant de se retrouver, courant , intégralem­ent liftée, en vitrine du concession­naire Mercedes Austerlitz !

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 ??  ?? Juillet , Diana est reçue comme une «reine» par Mohamed Al-Fayed dans sa villa des Parcs de Saint-Tropez.
Juillet , Diana est reçue comme une «reine» par Mohamed Al-Fayed dans sa villa des Parcs de Saint-Tropez.
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