Double attaque à l’arme blanche à Bruxelles et Londres
Daesh a revendiqué hier soir celle en Belgique, où trois soldats ont été agressés vendredi au couteau. Trois militaires l’ont aussi été, au sabre, au Royaume-Uni
Les autorités belges et britanniques enquêtaient hier après les deux attaques à l’arme blanche de vendredi soir contre des membres des forces de sécurité à Bruxelles et à Londres. Dans la capitale belge, un homme a agressé une patrouille de trois soldats au couteau avant d’être abattu, tandis que, quelques heures plus tard, dans la capitale britannique, un homme armé d’un sabre a blessé trois policiers. A Bruxelles, le parquet fédéral belge a dit avoir ouvert une enquête pour des « faits de tentative d’assassinat terroriste». L’attaque a eu lieu peu après 20 heures à proximité de la Grand-Place, l’une des zones où patrouillent des militaires armés. L’assaillant «s’est précipité dans le dos» de trois militaires et a tenté d’en frapper deux avec un couteau, en « criant “Allah Akbar !” » (« Dieu est le plus grand ! » en arabe), ont raconté hier matin les enquêteurs.
A Bruxelles, l’assaillant est décédé
L’un des militaires a alors riposté en ouvrant le feu. «L’homme a été touché à deux reprises et est décédé peu après, à l’hôpital, des suites de ses blessures », a expliqué le parquet, ajoutant que l’agresseur, outre son couteau, «était aussi en possession d’une arme à feu factice et de deux Coran ». «J’ai entendu des cris et directement deux coups de feu », a déclaré un témoin, qui se trouvait vendredi soir sur une terrasse proche du lieu de l’attaque. Il a ajouté avoir vu, en s’approchant, «un militaire qui saignait à la main et un homme à terre» qui «portait la barbe et avait aussi une capuche ». L’assaillant, né en 1987, «est de nationalité belge, d’origine somalienne » ,et «est arrivé en Belgique en 2004 et a obtenu la nationalité belge en 2015 », a indiqué le parquet. Il n’était « pas connu pour des faits de terrorisme, mais bien pour un fait de coups et blessures en février 2017 ». Hier, l’organe chargé en Belgique de l’évaluation de la menace terroriste, l’Ocam, a maintenu le niveau actuel à 3 sur une échelle de 4.
Un sabre de plus d’un mètre
A Londres, un homme âgé de 26 ans et originaire de Luton, à 50 kilomètres au nord de Londres (des perquisitions étaient hier en cours à son domicile) a stoppé sa voiture vers 20 h 35 heure locale (21h35 heure de Paris) près d’un véhicule de police devant la résidence de la reine Elizabeth, où elle ne se trouvait pas. Les policiers, non-armés, « ont remarqué un grand couteau [il s’agissait finalement d’un sabre d’1,2 mètre, Ndlr] dans sa voiture et sont allés l’arrêter» , selon la police britannique. Il s’est alors précipité sur eux et a « crié à plusieurs reprises “Allah Akbar !” » .Les policiers, qui n’étaient pas armés, ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour le neutraliser, a annoncé hier la police britannique. Trois d’entre eux ont été « légèrement blessés ». Il était hier détenu «dans le cadre de la législation antiter roriste » en vigueur, qui permet une détention de 14 jours sans poursuites judiciaires. « Nous pensons que l’homme a agi seul et nous ne cherchons pas d’autres suspects à ce stade », a déclaré le commandant Dean Haydon, à la tête de la direction du contre-terrorisme chargée de l’enquête. La police a annoncé que le niveau de la menace restait à « grave » ,signifiant qu’un attentat est « très probable ».