Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL Germain : il revient!

L’attaquant de l’OM a évolué 11 années à l’ASM, ne laissant que de très bons souvenirs sur le Rocher. L’histoire d’un attaquant qui a dû toujours prouver plus

- FRANÇOIS PATURLE

Pendant que les chiffres du mercato s’affolent un peu partout, Valère Germain continue de marquer et d’inspirer autant le respect que la normalité… L’attaquant marseillai­s est presque un cas à part : il a été transféré 8 millions à l’OM (+ 2 de bonus) au début de l’été, un prix qui peut sembler sacrifié pour un attaquant de 27 ans auteur de 31 buts en une centaine de matches ces deux dernières saisons. Un ratio digne des meilleures gâchettes du vieux continent… Mais la carrière de Valère Germain semble ainsi constituée, comme si le natif de Marseille avait dû toujours prouver plus que les autres. La faute sans doute à son gabarit pas spécialeme­nt élancé (1,79 m) ni spécialeme­nt puissant. À l’AS Monaco, sa maison depuis l’âge de 15 ans, ses coaches successifs (Banide, Simone, Ranieri, Jardim) n’ont toujours eu que des mots flatteurs à son égard. À juste titre. Et ses équipiers aussi. « Valère ? Un très bon joueur, très mobile, doté d’une belle frappe, intelligen­t », confiait encore Moutinho, vendredi, à propos de son ex-équipier. Mais c’est tout le paradoxe : Germain n’a que rarement évolué dans la zone de confort du titulaire indiscutab­le. On se souvient de Valère capitaine du onze de Ranieri pour la remontée en Ligue 1. Et se retrouvant cloué sur le banc au début de la saison suivante, arrivées de Falcao et Rivière obligent… Ranieri en paraissait presque gêné, avant de se résoudre en milieu de saison à le relancer titulaire (avec succès) et même de lui confier à nouveau le brassard. Limité à 4 buts lors de la saison 2014-15, il fut dans la foulée prêté à l’OGC Nice. Sans option d’achat, preuve que l’ASM continuait à croire en son attaquant sans en faire la priorité du jour. Un statut presque bancal, en somme.

« L’OM, sa volonté »

Et c’est donc au Gym que Germain a véritablem­ent éclaté. Chez les Aiglons, il était attendu comme le messie. Une confiance rendue au centuple au cours d’une saison exceptionn­elle. De retour sur le Rocher, il a livré, la saison passée, peut-être son exercice le plus abouti (17 buts et 4 passes en 60 matches). Résultat, tandis que l’ASM assistait à la renaissanc­e de Falcao, Germain a donc été vendu à l’OM six fois moins cher que Silva à City. « C’est Valère qui a souhaité partir, a expliqué vendredi Leonardo Jardim. C’était sa volonté de rejoindre l’OM. Il ne lui restait plus qu’un an de contrat à Monaco. Dans ces cas-là, les clubs doivent écouter les désirs de leur joueur. » Jardim ne dit pas faux : l’OM a toujours été le club de coeur de Valère Germain, né dans la cité phocéenne, un an avant que son père Bruno ne dispute la première finale de C1 de l’OM. « Porter le maillot marseillai­s a toujours été le rêve de Valère », confiait récemment l’un de ses proches. Monaco n’a pas non plus donné l’impression de tout faire pour retenir son joueur. Garçon respectueu­x, généreux et altruiste, Germain a tout pour plaire au public marseillai­s. C’est bien connu, pourtant, l’herbe est rarement totalement plus verte ailleurs. Et en arrivant à l’OM, Germain a vu passer au-dessus de sa tête des commentair­es déjà entendus. « Est-il capable d’évoluer seul en pointe, dans le 4-3-3 de Garcia ? » Le club marseillai­s songe toujours aujourd’hui à recruter un attaquant de pointe. Ce à quoi Germain a répondu, hier en conf’ de presse : « Je savais que si Gomis partait, l’OM rechercher­ait un attaquant supplément­aire. C’est à moi d’être bon pour être sûr de jouer ! » Sur ce plan, pas de souci : Valère Germain connaît parfaiteme­nt la musique.

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