« On parle la même langue »
Invitée à jouer le jeu des quatre vérités, Sarah Abadie, team manager de l’écurie Panis Barthez Compétition, met en avant notamment la trajectoire ascendante de l’ancien gardien de but
Quand on lui demande de définir sa mission au sein de l’équipe Panis Barthez Compétition, la réponse fuse aussi vite que la Ligier JSP numéro lancée plein gaz dans la ligne droite du Mistral. « Pour synthétiser, j’ai l’habitude de dire que je suis l’avocate des pilotes », lâche Sarah Abadie. « Comme chez Tech Racing, notre propre structure fondée en (également présente ce week-end sur la piste des Heures du Castellet ELMS, avec pas moins de quatre monoplaces participant aux deux courses varoises de l’Eurocup Formule Renault ., ndlr), mon frère Simon gère tous les aspects techniques de la fonction de team manager tandis que je suis en charge du volet sportif. C’est donc moi qui représente l’équipe devant le collège des commissaires en cas de problème avec le respect des règlements. Mes pilotes ont toujours raison, vous savez, donc je les défends bec et ongles ! » D’emblée le ton est donné. Véritable figure du paddock, Sarah la Toulousaine n’a pas sa langue dans sa poche. Voilà pourquoi nous l’avons invité hier à jouer le jeu des quatre vérités. « Après quelques contacts inaboutis, nos chemins ont fini par se croiser en 2015 lorsque son fils Aurélien a intégré Tech 1 pour « monter » en Formule Renault 3.5. L’occasion de vraiment découvrir la personnalité d’Olivier. Le premier mot qui me vient à l’esprit le concernant, c’est « honnêteté ». Dans une relation professionnelle, quel que soit le secteur d’activité, la franchise constitue une base essentielle. Là, depuis la création de l’équipe Panis Barthez Compétition, l’an dernier, on se dit les choses directement. Bien sûr, « Olive » s’implique à fond dans ce challenge qui lui tient à coeur. Parfois, on retrouve un peu le champion au sang chaud. Mieux vaut éviter de lui marcher sur les pieds ! Même s’il voudrait que l’équipe grandisse plus vite, c’est un patron relativement patient. Il sait prendre du recul. Et puis je le trouve aussi plutôt bon pédagogue en le voyant discuter souvent avec les jeunes pilotes du team friands de ses conseils. » « Entre lui, le gars de l’Ariège, et nous, les Toulousains, le courant devait forcément passer... Avec Fabien, c’est clair, on parle la même langue ! Moi, j’avoue être fascinée par sa faculté de progression. Après avoir tout gagné sur les terrains de foot, il a bifurqué vers son autre passion, est devenu champion de France GT (en 2013, ndlr). Désormais, n’ayant plus rien à prouver, à 46 ans, il pourrait penser à rouler juste pour le plaisir en endurance. Mais non ! « Fab » veut toujours faire mieux, au volant et hors piste. Il se remet en question sans cesse. C’est la qualité numéro 1 d’un sportif de haut niveau. Depuis l’an dernier, je sais pourquoi il a vite gagné le respect des pilotes professionnels qui le considèrent comme leur pair. Là, il s’agit déjà de sa dixième saison en sport auto. Sa trajectoire sur quatre roues pourrait bien dépasser celle du gardien de but en terme de longévité. Dingue ! » « On peut vraiment dire qu’il s’agit d’une épreuve à part. Notre première participation aux 24 Heures Jamais deux sans trois ! Déjà dominatrice lors des essais libres, vendredi (’’’) et hier matin du Mans, l’an dernier, m’a fait le même effet qu’une baffe ! Le poids de l’histoire, les tailles XXL du circuit et du plateau, la ferveur du public : tout de suite, on mesure l’ampleur de cet événement qui nous dépasse. Par rapport aux courses « sprints » de monoplaces, oui, c’est un autre monde nécessitant une approche différente. En fait, il faut savoir aller un peu moins vite. Pas sur la piste, bien sûr, mais dans le fonctionnement du team, la méthode de management. Savoir imprimer un rythme et le maintenir, hiérarchiser les priorités, garder les idées claires, du samedi matin, bien avant le warm-up, au dimanche après-midi, 15 heures. Sacré marathon, (’’’), la Oreca de l’écurie américaine DragonSpeed confiée à Nicolas Lapierre, Ben Hanley et croyez-moi. En 2017, hélas, l’aventure s’est achevée un peu plus tôt que prévu (transmission cassée durant la 21e heure de course). Cette frustration, je l’ai toujours en travers de la gorge aujourd’hui. Nous reviendrons plus forts. Même si le résultat dépend beaucoup du niveau de performance de nos partenaires (Ligier, Michelin...) , gagner la catégorie LMP2 là-haut n’est pas un rêve inaccessible, j’en suis convaincue. » « Il y a pire comme destination pour un week-end de course, non ? Avec le soleil, les cigales, on a l’impression d’être en vacances. J’en Henrik Hedman a confirmé sa suprématie dans l’exercice du tour rapide en s’adjugeant la pole position des Heures du Castellet au terme des qualifications. Le temps de référence : ’’’, signé Lapierre ! Sur le tracé de , km intégrant la chicane nord, le Français offre ainsi au constructeur varois de châssis qu’il connaît bien un premier coup d’éclat à domicile. Peut-être pas le dernier du week-end car trois Oreca monopolisent les avantpostes de la grille de départ. Devancé d’un souffle (e ’’), le jeune Léo Roussel - associé à Nicolas Minassian et Memo Rojas pourra légitimement rêver d’un parlais justement jeudi avec notre directeur technique. En arrivant ici, on se demandait comment font les gens pour travailler dans un tel environnement... Avant de mettre les bouchées doubles maintenant, en endurance et en monoplace, Tech 1 a déjà vécu pas mal d’expériences au Castellet, entre autres lors des quatre saisons où les World Series by Renault y faisaient escale. De quoi garder en mémoire quelques super souvenirs. Par exemple la victoire de Jules Bianchi en ‘‘3.5’’. Météo dantesque, course hallucinante : ce jour-là, en 2012, il avait littéralement marché sur l’eau ! » PROPOS RECUEILLIS
PAR GIL LÉON