Nice-Matin (Cannes)

Il remue ciel et terre pour vos parcelles potagères

Antoine Leclef est en train de créer, dans le quartier de la Madeleine, à Grasse, 80 jardins potagers qu’il proposera à la location de particulie­rs dès le mois d’octobre. Une idée originale

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

Ici, l’été prochain, les enfants ramasseron­t framboises, tomates cerises et autres délices caressées par le soleil. Là, entre le figuier, le mûrier blanc, le noisetier et la verveine citronnell­e qui grandissen­t librement, des pommes de terre germeront dès cet hiver. Plus loin, un jardin d’agrément aura pris place. Mais pour l’heure, il reste à faire. Labourer. Débroussai­ller. Implanter une clôture. Créer un parking. Irriguer pour que chacune des 80 parcelles ait accès à l’eau du canal de la Siagne, qui coule en bas du terrain. «Un terrain de famille», précise Antoine Leclef, paysagiste et cultivateu­r de ce joli projet.

Bulle de campagne

Son grand-père avait acheté ces terres il y a quelques décennies. Pour y créer une usine autour de l’industrie du parfum… Le projet ne verra pas le jour mais le terrain, situé en zone agricole désormais, restera dans la famille. «Vierge depuis 40 ans, souligne Antoine. Alors que nous avons là une des terres les plus riches de Grasse, tous les limons descendent de la colline. L’eau du vallon du Rossignol arrive aussi ici, c’est le lieu où les agriculteu­rs se servaient en eau. Depuis le Moyen Âge, ces terrains étaient utilisés pour nourrir la ville de Grasse. » Pourquoi ne pas leur redonner leur vocation première ? En offrant aux familles la possibilit­é de louer une parcelle de terre pour la cultiver. Une bulle de campagne à deux pas de la ville, pour que chacun s’y ressource, y récolte ses fruits et légumes… «Le terrain était débroussai­llé, mais personne n’en profitait », note Antoine. Alors, il nourrit son projet de potagers à louer, le mature. Il y travaille sur son temps libre.

Une vingtaine de réservatio­ns déjà

Dans un mois, les Jardins de la Madeleine devraient sortir de terre, au 90 route de Saint-Mathieu. Des parcelles labourées et prêtes à cultiver. 69 “petites” de 100 à 120 m2 et 11 plus importante­s de 130 à 160 m2. Louées 40 euros par mois pour les premières, 50 euros pour leurs grandes soeurs. Toutes munies de compteur d’eau facturée au tarif en vigueur et de robinets cadenaçabl­es. Pour intéresser ses futurs locataires, Antoine distribue des petits prospectus auprès des commerçant­s. «Aujourd’hui, nous avons une vingtaine de réservatio­ns déjà… Des parents qui souhaitent montrer à leurs enfants comment poussent les fruits et les légumes… Des gens seuls qui veulent se nourrir sainement… Le public est très mixte, ça va faire un joli mélange » Afin ne pas dénaturer le site, Antoine demandera à ses “potagistes” de travailler en culture raisonnée ou en bio. Et comme ce lieu se veut vivant et intergénér­ationnel, le partage, l’échange et les conseils y prendront racine.

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(Photos A.H.)
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