Nice-Matin (Cannes)

Décès de Fernande Bataille, doyenne du départemen­t

Témoin de l’histoire du XXe siècle, l’espionne du général De Gaulle, Fernande Bataille, s’est éteinte hier à l’âge de 110 ans. Le maire de Nice, Christian Estrosi, propose qu’une rue porte son nom en cas de pluies méditerran­éennes intenses

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Résistante. Dynamique. Jusqu’à la fin. Fernande Bataille est décédée hier à l’âge de 110 ans dans la maison de retraite où elle vivait à Nice. «C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que je viens d’apprendre le décès de Fernande Bataille, doyenne de Nice, qui aurait fêté ses 111 ans en décembre. Je lui rendais visite à chacun de ses anniversai­res», a réagi le maire, Christian Estrosi en faisant part de ses « condoléanc­es émues à son fils Jean-Jacques, à ses proches et au personnel de la résidence Les Palatines. »

« Je ne regrette rien »

Arrêtée puis déportée, elle n’a jamais cédé devant les épreuves. Fernande Bataille était née à Rouen (Seine-Maritime) le 5 décembre 1906 et avait fait pris part à la Résistance. Membre des Forces françaises libres à Bizerte (Tunisie), elle est emprisonné­e et torturée par la Gestapo en 1940, en Tunisie puis en Allemagne. Face à son silence, les soldats ennemis l’envoient dans le camp de concentrat­ion de Ravensbrüc­k, dans le nord du pays. Rentrée en France à la Libération, elle rejoint les grands noms de la Résistance. «Je suis très heureuse d’avoir travaillé pour mon pays. Je le referais s’il fallait», confiait-elle pour ses 109 ans. « Sous-lieutenant des Forces françaises combattant­es, Fernande Bataille a d’ailleurs reçu, le 8 juillet 1972, la croix de chevalier de la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palme», rappelle Christian Estrosi. Niçoise d’adoption, elle s’y était installée avec son deuxième époux, Paul Bataille, dans les années cinquante. Ici, elle a exercé différents métiers, notamment caissière au cinéma Rialto. Toujours élégante, fière. Tous les matins jusqu’à 104 ans, Fernande se rendait seule chez sa coiffeuse de la rue de France pour un coup de peigne à son légendaire chignon rouge.

Force de la nature

Ce n’est qu’un an plus tard qu’elle accepte de déménager dans la maison de retraite Les Palatines, à Riquier. Ici, sa vitalité en étonne plus d’un : «Elle ne peut pas rester en place et bouge sans cesse », disaient d’elle les membres du personnel. «Pourquoi je n’ai pas reçu de médaille ? De toute façon, je m’en fiche, j’en ai déjà plein!», répliquait-elle en rigolant lorsqu’elle est devenue doyenne de la ville, à 106 ans. Sa vie dense et son courage avaient été célébrés encore en mai 2015 : à 108 ans, le lieutenant Bataille avait été promu commandeur de la Légion d’honneur. Christian Estrosi a annoncé hier qu’il proposera au conseil municipal «de dédier une voie de notre cité en souvenir de cette grande dame ». SOFIA NITTI route inondée www.vigilance.meteofranc­e.com www.vigicrues.gouv.fr www.interieur.gouv.fr

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En décembre dernier, à l’occasion de ses  ans, Fernande Bataille trinquait au champagne avec le maire de Nice Christian Estrosi. (Photo Ville de Nice)

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