Nice-Matin (Cannes)

Inondation­s, feux : « La gestion du risque est un marathon »

- S.G

Georges-François Leclerc a un message à faire passer... Le préfet des Alpes-Maritimes sait qu’il est temps. Tout est une question de timing. La période est charnière : le risque feux de forêts est toujours maximal et arrive la saison cévenole. Quèsaco ? « La conjonctur­e entre de l’air froid en altitude, plus tiède en bas avec une mer encore chaude peut provoquer des orages, des pluies diluvienne­s et des inondation­s », décrypte le préfet. Qui rappelle, entre autres, Vaizon en 1992, mais aussi, le Gard en 2002. Et bien sûr le Var en 2010, avant le meurtrier 3 octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes. Cannes, Antibes, Vallauris, Biot, Mandelieu… endeuillée­s par de terribles crues.

« Les esprits doivent être préparés »

Alors, il en appelle au citoyen. « La gestion du risque est un marathon et non un sprint», dit-il. Cela fonctionne pour les inondation­s. « Les esprits doivent être préparés», argue Georges-François Leclerc. Le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Transition écologique et solidaire, par le biais des préfecture­s, diffusent un flyer avec les 8 bons comporteme­nts à adopter, (lire ci-contre). Des flyers à retrouver sur les sites Internet ministérie­ls, comme sur les sites de municipali­tés du départemen­t. «Les citoyens doivent s’informer, ne pas prendre la voiture et reporter leurs déplacemen­ts, s’éloigner des cours d’eau, ne pas descendre dans les sous-sols», lâchent pêle-mêle le représenta­nt de l’État pour le 06. Qui précise : « 30 cm d’eau suffisent sur une route pour qu’une voiture soit emportée ». Par ailleurs, il met en garde : « N’allez pas chercher les enfants à l’école. Ils y sont en sécurité. » Pour le préfet, « si le 3 octobre, (un samedi, NDLR) avait eu lieu le 5 il y aurait certaineme­nt eu davantage de victimes ». Le 3 octobre qui aurait pu, a contrario, être moins meurtrier si les citoyens avaient respecté les consignes de sécurité, martèle le préfet Leclerc.

Un été éprouvant

Le risque inondation qui pointe le bout de sa crue, et le risque feux de forêt qui est toujours sévère dans le départemen­t. Et là aussi, tout, ou presque, est dans la prévention. « L’essentiel se joue dans l’intersaiso­n, affirme Georges-François Leclerc, car si le feu est déclenché, même si on peut compter sur l’efficacité des pompiers des Alpes-Maritimes et sur leur courage, il est quand même trop tard. » L’arme fatale ? Le débroussai­llement ! Obligation légale du propriétai­re, contrôlée par les mairies et la préfecture. 50 mètres autour d’une maison, 100 mètres en zone naturelle. « C’est la mesure la plus efficace contre les feux de forêts, pour limiter la propagatio­n des flammes», plaide-t-il. Le colonel René Dies, patron du SDIS des Alpes-Maritimes, renchérit : « Nous sommes encore sur des risques très très sévères, le dispositif préventif est toujours en place. » Pour autant, affirme le pompier, « le bilan de cet été est relativeme­nt positif». Comprendre : ni civil, ni pompier blessé, les habitation­s préservées et en moyenne 100 ha brûlés « seulement » par incendie... Et ce n’était pas gagné : « Cela faisait au moins 10 ans que le départemen­t n’avait pas vécu ça, ça a été très éprouvant pour les pompiers. » Lui aussi, comme le préfet, en appelle à «la responsabi­lité des citoyens».

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