Nice-Matin (Cannes)

Le Medef exhorte Macron à aller « jusqu’au bout »

A l’université d’été, qui réunit 7 500 chefs d’entreprise à Jouy-en-Josas, Pierre Gattaz a demandé à l’exécutif de mener les réformes pour lequel il a été élu

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Le patron du Medef Pierre Gattaz a exhorté, hier, Emmanuel Macron, confronté à une rentrée sociale délicate, à aller « jusqu’au bout » de ses réformes, estimant que ses ordonnance­s sur le droit du travail et ses mesures fiscales seraient les principaux « curseurs » du quinquenna­t. « J’ai fait un rêve pour la

France », a lancé le numéro un du Medef, dans un clin d’oeil à la fameuse tirade de Martin Luther King en 1963, en ouvrant la 19e Université d’été du mouvement patronal qui se tient jusqu’à ce soir sur le campus d’HEC Paris à Jouy-en-Josas (Yvelines). La dernière pour lui en tant qu’organisate­ur, son mandat arrivant à échéance en juillet 2018. Un rêve d’une France « forte socialemen­t et économique­ment », «fière de ses entreprise­s» et «de ses différence­s », une France « confiante » et « influente » : lors d’un discours d’une vingtaine de minutes, M. Gattaz a esquissé le portrait du pays selon

lui idéal, devant plusieurs centaines de chefs d’entreprise. « Si nous ne changeons pas de modèle, nous n’y arriverons pas », a toutefois mis en garde le patron des patrons, appelant le gouverneme­nt à « réformer notre marché du travail », « améliorer les marges » des entreprise­s, « simplifier notre bureaucrat­ie » et faire la réforme de l’apprentiss­age. Actualité la plus brûlante, la réforme du marché du travail « sera le curseur du mandat d’Emmanuel Macron », celle qui permettra d’évaluer « sa volonté de vraiment réformer » le pays, a lancé M. Gattaz. Le gouverneme­nt doit dévoiler demain, au lendemain de la clôture de l’université d’été et après plusieurs semaines de concertati­on avec les partenaire­s sociaux, le contenu de ses cinq ordonnance­s sur le Code du travail, premier grand chantier social du quinquenna­t Macron.

La fiscalité, un « marqueur fort»

Autre « marqueur fort », selon Pierre Gattaz : les réformes fiscales. « Il est important que

nous continuion­s notre combat sur la baisse du coût du travail, sur la fiscalité nationale et sur la fiscalité territoria­le », a-t-il déclaré. Et Pascal Tebibel, directeur prospectiv­e au groupe Colas, filiale routière de Bouygues, se dit attentif « à la fiscalité territoria­le ». « Le manque de visibilité impacte directemen­t les entreprise­s de notre secteur qui sont avant tout des entreprise­s locales », explique-t-il. « On a besoin de lisibilité et de permanence dans le temps de la fiscalité. Faire le yo-yo, c’est ce qui est le plus difficile. »

 ??  ?? Pierre Gattaz rêve d’un modèle social humain, respectant les hommes et les femmes pour porter une économie de progrès… (Photo AFP)
Pierre Gattaz rêve d’un modèle social humain, respectant les hommes et les femmes pour porter une économie de progrès… (Photo AFP)

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