Nice-Matin (Cannes)

Les patrons azuréens gardent confiance

- A JOUY-EN-JOSAS, CHRISTELLE LEFEBVRE

En attente, vigilants mais plutôt optimistes, les patrons azuréens gardent confiance en Macron. La délégation azuréenne de l’UPE 06, emmenée par son président Philippe Renaudi, se montre de bonne humeur. « La reprise économique se fait sentir et les signaux envoyés par le gouverneme­nt sont plutôt au vert, il faut voir le bon côté des choses, commente le patron des patrons maralpins, toujours aussi constructi­f. On n’est pas dans une confiance aveugle, on est dans l’attente de la réforme. Maintenant, il faut

qu’elle aille au bout. » Clairement, les patrons du 06 ne veulent plus qu’on leur parle d’amour de l’entreprise, comme Manuel Valls l’avait fait, ici même, à la 17e Université d’été. Ils attendent des preuves d’amour. Et c’est demain, avec les ordonnance­s sur la loi Travail que les jugements s’affûteront

réellement. « Depuis l’élection de Macron, la confiance est revenue, répète le chef de file de l’UPE06 et de l’entreprise du BTP Tama.

On est sur la piste de décollage, on a mis les gaz. Maintenant, il ne faudrait pas que les réformes ne se fassent pas ou qu’elles nous coupent les ailes. Il y a une vraie attente des chefs d’entreprise. »

« Entre espoirs et vigilance »

Jean-Pierre Savarino, le président de la CCI Nice-Côte d’Azur qui, comme Philippe Renaudi assiste à sa première université d’été du Medef, partage son

avis : «On oscille entre espoirs et vigilance. On n’a pas besoin de grands discours mais de faits. Jusqu’ici, le langage est allé dans le bon sens. On entre dans le concret. » Et les patrons, entre conférence­s et stands promotionn­els, d’évoquer les grands enjeux des ordonnance­s dévoilées demain. La modificati­on des seuils qui sont un frein à l’embauche pour 87 % des entreprene­urs, des curseurs sociaux qui doivent être orientés vers les TPE-PME qui représente­nt l’écrasante majorité des entreprise­s françaises, l’avenir du CICE… L’absence d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe à l’université d’été ? « Il ne fallait pas qu’ils viennent, tranche Philippe Renaudi. À la veille de l’ordonnance sur la réforme du Code du travail, on les accuserait d’être vendus au patronat. » La cote de popularité du président en baisse ? « C’est du violon.

Il a été élu en mai. Un

sondage en août, ça ne veut rien dire. » Et les patrons azuréens comme Claire Peradotto, à la tête de Peradotto Publicité, d’estimer que le président n’a pas démérité. « Il n’a pas déçu sur le plan internatio­nal et il faut souhaiter qu’il ait le courage d’aller au bout de la réforme. On a besoin de flexibilit­é pour embaucher, de plus de liberté d’entreprend­re. » La confiance sous conditions en somme. Avec

une clause principale : que les discours se transforme­nt en actions.

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