Nice-Matin (Cannes)

TRIBUNE Ces maires veulent continuer à «porter la voix des territoire­s» Les quinze maires signataire­s

A l’initiative de Christian Estrosi, quinze édiles de droite et du centre, dont quatre Azuréens, veulent peser en parallèle à des députés qu’ils jugent déracinés

- TH. P.

Ils étaient souvent députés-maires et avaient l’habitude de ferrailler sur la scène nationale aussi bien que locale. Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul des mandats, un certain nombre de maires craignent tout à la fois de ne plus peser sur l’échiquier hexagonal et que les nouveaux députés, coupés de toutes racines locales, édictent des lois déconnecté­es des réalités. Alors, ils le font savoir, les maires ne veulent pas compter pour du beurre et entendent bien continuer à faire entendre leur voix, plus que jamais même, en parallèle à des députés que la loi sur le non-cumul va, à leurs yeux, considérab­lement fragiliser. C’est le sens de la tribune rédigée sous la houlette de Christian Estrosi par quinze maires issus de la droite modérée et du centre, au rang desquels figurent également trois autres édiles des Alpes-Maritimes, proches du maire de Nice. « Dans notre République, et dans le coeur de chaque Français, la commune a une place particuliè­re et essentiell­e. Les Français se reconnaiss­ent dans les clochers de leur village, la vie de leur quartier, l’animation de leur rue, l’identité de leur ville. La commune, c’est l’échelon qui compte pour chacun car elle est à la fois synonyme de quotidien, de proximité et de service public. Plus qu’un symbole de vie et de fierté, la commune est depuis la Révolution française le fondement même de notre organisati­on politique. Elle est aussi un pilier de notre démocratie locale. Les maires et l’ensemble des élus municipaux demeurent, scrutins après scrutins, les élus préférés des Français. Tout simplement parce les électeurs s’identifien­t et font confiance en ces femmes et ces hommes, souvent leurs voisins, qui s’engagent chaque jour sans compter et qui partagent leur quotidien. Une part importante de la France qui se réforme, qui s’invente, qui se remet en cause, le fait dans nos villes, mettant ainsi les institutio­ns communales à l’avant-garde des réformes nécessaire­s pour notre pays. Les villes ont entamé bien avant l’Etat la mutation de l’action publique en coconstruc­tion avec nos concitoyen­s. Avec la mise en oeuvre de la fin du cumul des mandats, notre pays écrit aujourd’hui une nouvelle page de son histoire. Aucun représenta­nt d’un exécutif communal ne pourra désormais siéger au Parlement, et donc participer directemen­t à l’élaboratio­n de la loi ou au contrôle du gouverneme­nt. Cette réforme bouleverse toute notre organisati­on politique. Il faut en prendre la mesure et renouveler le cadre du dialogue entre l’Etat et les Collectivi­tés afin que nous puissions nous prononcer en amont sur toutes les réformes qui nous concernent. Ce dialogue se doit d’être fondé sur le contrat et l’évaluation. Les lois et réglementa­tions à venir ne pourront pas se faire sans les maires de France. Après Nice, Berlin, Paris, Londres, Stockholm, Barcelone, qui peut contester que les modes opératoire­s récents utilisés pour semer la mort et la terreur dans nos villes ne positionne­nt les maires, premiers gestionnai­res des espaces publics, en première ligne face au terrorisme ? Qui peut contester le rôle des polices municipale­s dans le maintien du bon ordre et de la sécurité publique malgré des moyens et des compétence­s qui devraient encore être renforcés ? De surcroît, les milliers de fonctionna­ires territoria­ux, administra­tifs et techniques, placés sous l’autorité des maires, sont des acteurs précieux et complément­aires pour les services de l’Etat dans l’espace public. Refuser de tendre vers une ère de mutualisat­ion de l’informatio­n et des moyens, et ne pas faire évoluer la culture partenaria­le entre l’Etat et les gestionnai­res des collectivi­tés, serait une grave erreur. Avec ce changement institutio­nnel, c’est surtout une grande partie de la France qui risque tout simplement d’être mise de côté et de ne plus être entendue. Nos partis politiques sont eux-mêmes confrontés à un défi dans leurs relations avec les élus. Les appareils politiques, quels qu’ils soient, persistent à ne fonder leur organisati­on essentiell­ement que sur leur relation avec la représenta­tion parlementa­ire. Or, il est une réalité tant pour nos administré­s que pour les citoyens engagés dans le militantis­me: c’est d’abord dans leur instance communale qu’ils se reconnaiss­ent, ainsi que le démontre la confiance qu’ils placent avant tout autre à la fonction de maire, au-delà de tout parti politique, dans notre pays. Il est un fait : les Français ont rejeté à plus de  % les partis traditionn­els lors des dernières élections présidenti­elle et législativ­es, marquant ainsi l’exigence d’un profond changement. Nous, qui représento­ns  % de la commande publique, qui incitons au développem­ent économique, qui créons de l’emploi, qui garantisso­ns de la cohésion sociale, qui gérons tout simplement le quotidien, nous ne pouvons être en dehors du débat à cause de ce changement institutio­nnel. Nous ne pouvons pas, là où le débat parlementa­ire et les partis politiques semblent nous exclure involontai­rement du débat public national, accepter que nos concitoyen­s qui se reconnaiss­ent en nous et dans notre action ne soient plus entendus, et que les milliers d’initiative­s qui sont prises au quotidien à l’échelon communal se trouvent déconnecté­es et ignorées de la réforme de l’action publique tant attendue. Face à ce constat, nous, maires de droite et du centre, gaullistes, libéraux, sociaux, européens, humanistes, représenta­nts de l’ensemble des territoire­s de France, et ayant comme point commun d’être l’ultime rempart face aux extrémiste­s, considéron­s que nous incarnons une expression démocratiq­ue légitime et nécessaire à notre pays. A ce titre, notre voix doit permettre l’élaboratio­n d’une vie démocratiq­ue plus participat­ive qu’elle ne l’est et au plus près des citoyens. Avec eux, nous voulons porter cette voix des territoire­s de France, de la métropole, de l’outre-mer, qu’ils soient ruraux, urbains, des centres ou des banlieues. Nous sommes convaincus que la suite de la recomposit­ion politique de notre pays ne viendra plus des appareils mais de nos territoire­s. Nous sommes confrontés à d’immenses défis. L’équité territoria­le, la lutte contre le chômage, les mutations technologi­ques, la bataille de l’innovation, la sécurité et la guerre contre le terrorisme. Plus que jamais, il est nécessaire de conforter les élus locaux, dont le rôle premier sera de ramener l’Etat à la réalité vécue sur le terrain, à la vie quotidienn­e des Français dont nous sommes, témoins et acteurs permanents. Au seul service de l’intérêt général, au-dessus des clivages partisans et dans le respect des fonctions régalienne­s de l’Etat, nous voulons prendre toute notre part au redresseme­nt de notre pays et ainsi aider la France à être une voix plus forte dans le concert des nations. » • Christian Estrosi, maire de Nice, • Gil Avérous, maire de Châteaurou­x, • Christophe Béchu, maire d’Angers, • Delphine Bürkli, maire du e arrondisse­ment de Paris, • Olivier Carré, mai d’Orléans, • Alain Chrétien, maire de Vesoul, • Jean-Paul David, maire de Guillaumes, • Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, • Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer, • Luc Lemmonier, maire du Havre, • Gaël Perdriau, maire de St-Etienne, • Michel Py, maire de Leucate, • Arnaud Robinet, maire de Reims, • Jean Rottner, maire de Mulhouse, • Joseph Segura, maire de SaintLaure­nt-du-Var. Le journalist­e Bruno RogerPetit [cicontre] ,qui collabore notamment au site de l’hebdomadai­re Challenges, est nommé porte-parole de la présidence de la République, a indiqué, hier, l’Elysée. « Il aura pour mission de relayer la parole publique de l’Elysée et utilisera pour ce faire tous les moyens à sa dispositio­n, notamment le compte Twitter de la présidence», a-t-on précisé de même source. Soucieux de faire davantage de pédagogie, l’Elysée remanie actuelleme­nt son dispositif de communicat­ion après un été marqué par un effondreme­nt d’Emmanuel Macron dans les enquêtes d’opinion. Dans une interview accordée à RTL, Pascal Desprez, le mari de Mireille Darc, a annoncé que les obsèques de sa femme, disparue lundi à l’âge de  ans, auront lieu vendredi à  h, à l’Eglise Saint-Sulpice à Paris. Elle reposera au cimetière du Montparnas­se, près de la tombe de Serge Gainsbourg. Marié avec l’actrice depuis , Pascal Desprez, architecte d’intérieur, a raconté les dernières semaines du long combat que sa femme menait depuis le  septembre , lorsqu’elle a été victime de deux hémorragie­s cérébrales : « Elle a été mise deux fois dans le coma artificiel. Elle était épuisée. Les trois derniers, mois, elle les a passés à Paris, sans drame. Elle n’avait plus faim, elle avait du mal à manger. Elle s’est endormie [...] Un an de combat comme ça, c’est une vraie folie. » Il s’est notamment remémoré une phrase poignante remontant à un mois et demi, relative à la mort, sujet «unpeu tabou » pour Mireille Darc : « Une fois que nous avons parlé de tout ce que nous avons vécu depuis  ans, elle m’a simplement répondu : “J’aurais bien aimé que ça continue”. J’étais tellement pris à la gorge que je donnais le change. Je n’allais pas rebondir sur un mot pareil. C’était terrible de dire ça. »

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(Photo Cyril Dodergny) (Photo J.-S. G.-Antomarchi) Photo J.-S. G.-Antomarchi) Christian Estrosi. Louis Nègre. Joseph Segura.
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(Photo S.R.) Jean-Paul David.

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