Drapeau du Texas en main, Trump se pose en rassembleur face à l’ouragan Harvey Disparition de Maëlys : la piste criminelle n’est plus écartée
Les enquêteurs ont déjà entendu 140 personnes sur les 180 qui participaient au mariage et s’intéressent à deux autres fêtes qui se déroulaient tout près
Plus de 48 heures après la disparition de la petite Maëlys dans l’Isère, les enquêteurs n’écartaient plus, hier, « la piste criminelle », sans pour autant la privilégier, tandis que les recherches s’intensifiaient et que des dizaines d’auditions se poursuivaient. « Au regard du temps écoulé depuis la disparition de la jeune Maëlys et au regard des moyens malheureusement vainement déployés pour la retrouver, la piste criminelle, à ce stade, n’est plus écartée », a expliqué avec prudence la procureure de la République de Bourgoin-Jallieu (Isère) Dietlind Baudoin, lors d’une conférence de presse. « On n’écarte pas la thèse accidentelle […] mais on élargit sur une thèse potentiellement délictuelle ou criminelle», a détaillé la magistrate, évacuant « a priori, après un tel délai » la piste de la fugue. « Ce qui compte, c’est d’avoir un maximum de chances de retrouver Maëlys dans les plus brefs délais. Donc à partir de là, on explore toutes les pistes possibles, aussi minces et aussi fines soient-elles », a poursuivi Mme Baudoin, qui a ouvert lundi une enquête pour enlèvement. A ses côtés, le colonel Yves Marzin, commandant du groupement de gendarmerie de l’Isère, a précisé que les recherches continuaient, s’élargissaient et s’approfondissaient sur des sites déjà fouillés « pour certains dans la nuit de samedi à dimanche et dans la journée de dimanche, et qui doivent, pour un certain nombre d’éléments, se refaire ».
Départ en voiture ?
Maëlys de Araujo, 9 ans, a été vue pour la dernière fois dimanche vers 3 h, alors qu’elle participait à un mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, dans le nord de l’Isère, avec ses parents et d’autres membres de sa famille, qui l’ont cherchée pendant une heure avant d’alerter les gendarmes. Utilisés à plusieurs reprises, les chiens pisteurs ont « “marqué” au Drapeau du Texas en main, Donald Trump a mis en avant, hier, la coopération entre autorités fédérales et locales face aux inondations causées par la tempête Harvey, se posant en rassembleur face à cette catastrophe d’une ampleur historique. Casquette blanche « USA » vissée sur le crâne [ci-contre, photo AFP], le président américain a salué, depuis la ville de Corpus Christi, la coordination de l’action d’urgence menée par son gouvernement et les autorités du grand Etat du Sud, face à la montée des eaux qui a, selon lui, « pris une dimension épique ». même endroit », sur le parking, selon les gendarmes. « L’une des hypothèses c’est peut-être éventuellement le départ en véhicule de la petite Maëlys, d’une manière ou d’une autre », a ajouté le colonel Marzin. Jusqu’à présent, 140 personnes sur les 180 qui participaient au mariage, mais aussi les convives de deux autres fêtes dans la même commune, soit 250 au total, ont été entendues. Les auditions devaient se poursuivre. Une soirée se déroulait en effet dans une salle paroissiale à 350 mètres du mariage et une autre avait lieu dans un bar, à 500 mètres de la salle des fêtes, selon la procureure. « Dans cinq ou dix ans, on veut pouvoir entendre dire qu’on a agi comme il le fallait », a-t-il déclaré, en vantant l’esprit « d’équipe » régnant sur les opérations de sauvetage en cours, mais sans jamais mentionner le sort des victimes ou des personnes déplacées.
Déjà dix morts
Selon les autorités, la tempête, qui menace à présent la Louisiane voisine, a causé la mort directement ou indirectement d’au moins dix personnes. Houston, la métropole au coeur de la catastrophe, demeure sous la menace Une perquisition a été réalisée au domicile du gardien de la salle tandis que sa voiture, une Citroën blanche, a été conduite sur une remorque jusqu’à la gendarmerie du Pontde-Beauvoisin afin d’être fouillée par des enquêteurs.
Une centaine de gendarmes déployés
Depuis dimanche, une centaine de gendarmes (dont des plongeurs, des spéléologues et des maîtreschiens), soutenus par des sapeurspompiers et des pompiers volontaires, ont été mobilisés pour rechercher l’enfant, avec notamment des battues autour de la salle des fêtes, située dans un « environne ment fortement boisé avec une végétation très dense », selon le parquet. Un hélicoptère de la gendarmerie a également été engagé, ainsi que la brigade nautique d’Aix-les-Bains (Savoie) qui a sondé la rivière Guiers, à proximité. Des plongeurs continuaient de l’inspecter, hier, à Pont-de-Beauvoisin où la disparition de Maëlys suscite un immense émoi. « L’impensable est arrivé, je suis atterré », a confié le maire de la bourgade de 3 500 habitants, Michel Serrano. « C’est horrible cette histoire, ça me bouleverse parce que j’ai deux garçons. On ne parle que de ça », ajoutait Karine, 41 ans, une habitante. constante de la montée des eaux. « Nous sommes encore largement dans la phase de réponse d’urgence, où préserver des vies et assurer la sécurité des habitants est une priorité », a souligné un haut responsable de l’Agence fédérale des situations d’urgence (FEMA). En témoignait l’ordre d’évacuation d’urgence émis par le comté de Brazoria, au sud de Houston, en raison de brèches apparues dans une digue. « La digue de Columbia Lakes a été percée », ont annoncé les édiles locaux sur leur compte Twitter. « Partez immédiatement ! »