Nice-Matin (Cannes)

Notre coup de coeur Vachement bien !

- PHILIPPE DUPUY

Kelsey Asbille. Durée :  h . Genre : thriller. Notre avis : De Taylor Sheridan (USA). Avec Elizabeth Olsen, Jeremy Renner,

Cory Lambert (Jeremy Renner) est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue (Elizabeth Olsen) élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindien­ne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, où la loi des hommes s’estompe face à celle, impitoyabl­e, de la nature… Scénariste des excellents Sicario (Denis Villeneuve) et Comancheri­a (David Mackensie), Taylor Sheridan a décidé de réaliser luimême Wind River , qui forme avec les deux autres une sorte de trilogie « nouveau western ». C’est l’archer des Avengers et le remplaçant de Jason Bourne, Jeremy Renner, qui endosse le rôle du cow-boy Marlboro taiseux, droit dans ses bottes et sans pitié, traquant en territoire indien verglacé un possible tueur en série. Sa camarade des Avengers (elle y joue la Sorcière rouge), Elisabeth Olsen, lui donne la réplique en flic débutante parachutée en territoire hostile. Leur couple de cinéma fonctionne à merveille dans ce thriller crépuscula­ire en terres indiennes enneigées, où sévissent la précarité, la solitude, la dépression, l’alcool et la violence. Curieuseme­nt, alors que la mise en scène est soignée et efficace (mais manque quand même un peu de personnali­té), c’est du côté du scénario que le bât blesse, avec des dialogues lourdement explicatif­s et un changement maladroit de point de vue de narration pour l’explicatio­n finale. Un cran en dessous de Comancheri­a et loin d’avoir la puissance de Sicario, Wind River reste néanmoins un très bon film de genre. Présenté à Cannes au Certain Regard, il y a reçu le prestigieu­x Prix de la mise en scène. De Hubert Charuel (France). Avec Swann Arlaud, Sara Giraudeau, Bouli Lanners. Durée :  h . Genre : drame paysan. Notre avis : ★★★

Pierre (Swann Arlaud) , la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s’organise autour de sa ferme, sa soeur vétérinair­e (Sara Giraudeau) et ses parents dont il a repris l’exploitati­on. Alors que les premiers cas d’une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l’une de ses bêtes est infectée. Il ne peut se résoudre à faire abattre ses vaches. Il n’a rien d’autre et ira jusqu’au bout pour les sauver... Marqué dans son enfance par la crise de la vache folle, qu’il a vécue dans la ferme familiale (heureuseme­t épargnée par l’épidémie), Hubert Charuel, diplomé de la Fémis, a tiré de ce trauma enfantin un trés joli petit drame paysan, remarqué à la Semaine de la critique à Cannes. Swann Arlaud est parfait en « petit paysan » décidé à sauver son cheptel quoiqu’il lui en coûte face à une Sara Giraudeau énervée mais compatissa­nte, dans le rôle de la grande soeur vétérinair­e. Le film, dans lequel Bouli Laners vient faire une apparition tragicomiq­ue en paysan radicalisé sur internet, oscille d’une scène à l’autre entre naturalism­e, comédie, drame et thriller, sans perdre ses qualités de film social et tient le spectateur en haleine (presque) jusqu’au bout. Un exemple étonnant de mélange des genres réussi. Le jury et le public du Festival du film francophon­e d’Angoulême ne s’y sont pas trompés.Très applaudi lors des projection­s, le film a reçu le Valois de Diamant (la palme d’or locale), le Valois de la meilleure musique et Swann Arlaud a remporté le Prix d’interpréta­tion masculine. PH. D.

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