Un enfant roi comme Président ?
Le billet de Philippe Bouvard
Si l’on excepte un léger sanglot enregistré à la porte d’une maternelle parisienne, la rentrée scolaire a surtout donné lieu à des témoignages d’adultes. Bien qu’on leur consacre un maximum de discussions et quelques décisions, les enfants ne sont jamais consultés avant qu’on chamboule leur programme ou qu’on détricote leurs rythmes scolaires. Certes, les cancres sont assurés de disposer de tout le savoir du monde sur leurs tablettes et d’obtenir le bac automatiquement avant d’aller s’inscrire à Pôle emploi. Bien sûr, ils peuvent s’initier très tôt à la lutte des classes, refuser d’être notés et émettre des doutes sur les capacités de leurs enseignants. Mais, alors que les moins de quinze ans constituent % de la population française, ils ne sont toujours pas représentés dans les assemblées parlementaires. Pourtant, dotés d’un pouvoir d’achat, ils possèdent un téléphone portable, fréquentent les réseaux sociaux, ont leurs vedettes et leurs marques. Avant , ils trouveront normal une voiture sans chauffeur ou qu’un véhicule volant les déposent au collège ou au lycée. Les mieux organisés espèrent qu’un nouveau CAC apparaîtra en Bourse qui fixera les cours du roudoudou et de la crème pralinée à tartiner. Les plus ambitieux forment le voeu qu’à la suite d’une femme trônant à l’Elysée avec d’autres mérites que d’avoir épousé un politicien d’avenir, on élira enfin un enfant roi
pour diriger notre cher et vieux pays.