Christophe Boursault : l’effusion du mouvement
Encore une fois, la galerie Sintitulo (10 rue Commandeur au village), proposait une exposition aussi passionnante que surprenante, intitulée Combi, de Christophe Boursault. En cette soirée de fin d’été, en présence de l’artiste établi à Marseille, les curieux, amoureux de l’art, n’ont pas été déçus. Se vivait là un instant rare, de ceux qui captivent et révèlent par la sincérité de l’échange et la créativité renversante de ceux qui osent. On s’imprégnait par la vue et l’ouïe, chamboulé et éclairé tout à la fois, car ce qui compte, c’est bien le processus.
Liberté osée
Lui ose dans sa quête de liberté créatrice, affronter le regard, et d’abord le sien, pour s’affranchir des contraintes que la «bienséance » picturale voudrait imposer. Après une série de petits tableaux aux dessins parfaitement figurés, cet ancien élève de la Villa Arson a ressenti la nécessité de passer à une autre étape de sa recherche. Il s’est physiquement « lâché », dans l’exécution de mouvements « qui ramènent au corps, aux organes, à la sexualité ». « C’est l’impact qui m’intéresse », explique-t-il, «l’effusion du mouvement et des gestes », avec la volonté d’effacer tous les a priori qui nous habitent. Avec lui, par sa peinture, se découvre une pulsation propre au vivant, qu’il décrit comme « une gamme de rythme dans un ensemble qui retrace la structure mentale ».
Fragiles
De cette oscillation naît la forme et l’informe, le plein et le vide, le figuré et l’abstrait, la couleur et l’absence de couleur, comme son désir de passer de «la logorrhée au silence». Pour lui, la clé est dans l’équilibre, quand un détail vous verse dans le ratage ou l’excellence, « la croûte ou le génie ». C’est sur fil que Christophe Boursault, libre créateur, chemine, et décrit avec force « cette fragilité humaine » qui nous définit.