« Du matériel parfois vieillissant » selon un syndicaliste des pompiers
André Goretti, l’influent président de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers (également président du syndicat des Alpes-Maritimes), profite de l’arrivée d’un nouveau directeur du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) pour avancer ses revendications. Le colonel René Dies avait estimé dans nos colonnes le 28 août : « Nous sommes le Sdis le mieux équipé de France. On a vraiment les moyens de bien travailler.» Des propos qui ont fait réagir André Goretti.
Le coût par habitant d’un sapeurspompier est, dans les AlpesMaritimes, de euros contre euros en moyenne. N’est-ce pas suffisant ?
Nous n’avons pas à nous plaindre du budget. Le conseil départemental et les communes mettent les moyens nécessaires à la sécurité de nos concitoyens. Sachant qu’en plus nous cumulons ici tous les risques, de la mer à la montagne. Certains SDIS souffrent de la remise en cause de leur budget, ce n’est pas le cas dans le où le président Ciotti s’est toujours beaucoup engagé. En revanche, le plan de renouvellement du matériel n’est pas satisfaisant.
Plus précisément ?
Nos ambulances sont trop sollicitées notamment parce que le Samu se décharge de certaines missions. Un exemple : un citoyen a besoin d’un avis médical, il fait le . Comme le Samu ne peut envoyer un médecin, il envoie les sapeurs-pompiers. De la même façon, on pallie parfois les carences des ambulances privées. On ne refuse jamais de répondre à la détresse des gens mais à chacun ses missions.
En matière de lutte contre les feux de forêt, le SDIS est-il bien équipé ?
Certains engins sont vieillissants, voire dangereux à conduire. On nous demande de faire durer le matériel, d’autant qu’on ne reçoit aucune aide de l’État. A ce matériel obsolète, souvent immobilisé, s’ajoute du matériel neuf qui tombe en panne à cause de défauts. Il y a aussi des erreurs stratégiques comme des Duster, qui ne sont pas de vrais x et qui n’ont pas de capacités de franchissement. Il y a une vraie réflexion à mener sur la gestion du matériel. Il faut prendre en compte les réflexions des utilisateurs quand on construit un plan de renouvellement. Tout comme il est nécessaire de ne pas oublier l’aspect humain dans la gestion des ressources humaines.
Quel est le moral des troupes ?
Les sapeurs-pompiers sont encore marqués par la tragédie du Juillet, ils sont fatigués. Quant aux sapeurs-pompiers volontaires, il faut rappeler qu’ils sont payés euros de l’heure, ce qui est proprement honteux.