Nice-Matin (Cannes)

Grosjean séduit par le circuit du Castellet

Présent hier au circuit Paul-Ricard, où l’on dévoilait le tracé et le logo de la manche française, Romain Grosjean n’a pas caché sa joie de vivre enfin un premier GP à domicile l’an prochain

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Des qualificat­ions ruinées d’emblée après une effrayante séance d’aquaplanin­g à plus de  km/h conclue fort heureuseme­nt sans mal dans les rails de la « piste-piscine » de Monza. Une course anonyme entamée en fond de grille, puis marquée par un contact fatal pour son aileron avant avec la Red Bull de Daniel Ricciardo dès le premier virage, et finalement achevée loin du top  (e)... Nul doute que Romain Grosjean a très vite tourné la page du Grand Prix d’Italie, dimanche soir. Alors que le virage suivant se profile déjà à l’horizon, du côté de Singapour, où les stars de la F illuminero­nt la nuit la semaine prochaine, le pilote de chasse français de l’écurie Haas honorait de sa présence, hier au circuit PaulRicard, la conférence de presse organisée par le Groupement d’Intérêt Public (GIP) en charge de la tant attendue renaissanc­e du GP de France le  juin . De quoi lui redonner le sourire. Car s’il avait vécu l’ultime édition nivernaise, à Magny-Cours, dans la peau d’un pilote de GP - en , pile un an avant son baptême du feu au top niveau -, Grosjean, dont le contrat avec l’écurie américaine est d’ores et déjà prolongé, pourra là enfin disputer son premier GP à domicile...

Romain, dites-nous, à la longue, aviez-vous perdu l’espoir de prendre un jour le départ d’un Grand Prix de France?

Juste après la fin de l’époque Magny-Cours, personne ne parlait d’un nouveau départ ailleurs, donc c’est vrai qu’on n’y pensait pas. Et puis plusieurs projets se sont succédé. Il y avait des idées, une réelle volonté. Un peu comme des vagues, ça montait, montait, montait... et ça tombait à l’eau. Le dernier dossier, celui du Castellet porté par Christian Estrosi, a en revanche fait beaucoup moins de bruit. Personne ne l’a vu venir. Et voilà ! Quand Stéphane Clair (le directeur général du circuit Paul-Ricard, ndlr) m’a appris la bonne nouvelle, juste

quelques jours avant l’annonce officielle en décembre , j’étais super heureux, naturellem­ent. On a bien fait d’attendre, non ?

À neuf mois et demi du jour J, vous êtes déjà impatient ?

(Du tac au tac) Ah oui ! J’ai hâte d’y être. Les images fortes de la dernière édition, en , restent gravées dans ma mémoire. Je roulais alors en GP, avec l’espérance de gravir l’ultime marche un an plus tard. On connaît la suite, hélas. Pour en avoir parlé avec plusieurs pilotes français ayant couru à domicile, je sais qu’il s’agira d’un frisson à nul autre pareil. Il y aura beaucoup de fans tricolores. La Marseillai­se retentira avant l’extinction des feux. Comme moi, Esteban (Ocon) est déjà sûr de vivre ça. J’espère que Pierre (Gasly, l’actuel troisième pilote Red Bull, qui pourrait bientôt devenir titulaire chez Toro Rosso) nous aura rejoint d’ici là.

Le nouveau logo du Grand Prix de France présenté à cette occasion, il vous plaît ?

Bleu, blanc, rouge ! Je trouve qu’il représente bien le circuit et le pays. L’identité visuelle, c’est important. Moi même, je suis très attaché aux couleurs de mon casque, à son design qui évolue chaque saison. Là, en un coup d’oeil, on a l’impression de voir le circuit Paul-Ricard du ciel. Ça flashe!

Ce sera donc votre deuxième course au Castellet...

(Il sourit) En effet. Pour retrouver la trace de la première, il faut faire une marche arrière de dix ans. J’avais disputé ici la manche française du championna­t FIA-GT en  (sur une Ford GT). Mais j’ai aussi accompli pas mal de séances d’essais au ‘‘Ricard’’, surtout en GP, sur le petit tracé (, km). Et même un roulage de démonstrat­ion en F lors des World Series by Renault. Quel souvenir en gardez-vous ? C’est vrai, oui. Avec la Lotus, on avait fait le show pour régaler le public. Les spectateur­s étaient très nombreux et enthousias­tes. Nul doute que beaucoup d’entre eux reviendron­t en .

Les quelques retouches bientôt opérées sur le tracé vont-elles favoriser le spectacle ?

Tant que l’on n’a pas roulé, c’est difficile à dire. À première vue, sur le papier, j’ai l’impression que ces modificati­ons vont dans le bon sens. Wait and see...

La chicane Nord coupant en deux la ligne droite du Mistral, vous étiez pour ou contre ?

Pour, sans hésiter. Parce qu’elle va créer des opportunit­és de dépassemen­ts. Il y aura le freinage pour la négocier, évidemment. Mais même après, la seconde moitié de la ligne droite sera propice aux tentatives. D’après moi, passer la courbe de Signes à fond et à deux de front, c’est possible ! Alors, certains duels se prolongero­nt peut-être jusqu’au double droite du Beausset.

Les écuries de F n’ont pas retenu la candidatur­e du Castellet pour accueillir l’un des deux tests collectifs d’avant-saison l’hiver prochain. Vous le regrettez ?

Je comprends leur choix. Par rapport à Barcelone, elles manquent d’informatio­ns sur la piste, le tarmac. Elles ne savent pas si ce circuit est assez représenta­tif des autres. Si elles jugent que c’est le cas lors du Grand Prix de France , sans doute que des essais auront lieu ici plus tard.

Votre objectif numéro  pour la fin de saison  ?

Marquer des points régulièrem­ent. Être constant dans le top . Haas introduira une évolution technique importante au GP des États-Unis (le  octobre, à Austin). De quoi accélérer notre progressio­n, j’espère.

La courbe de Signes à fond et à deux de front, c’est possible ! ”

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 ??  ?? Romain Grosjean : « Quand j’ai appris le retour du GP de France au Castellet, j’étais super heureux. On a bien fait d’attendre, non ? » (Photo Dominique Leriche)
Romain Grosjean : « Quand j’ai appris le retour du GP de France au Castellet, j’étais super heureux. On a bien fait d’attendre, non ? » (Photo Dominique Leriche)

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