Nice-Matin (Cannes)

Premières vendanges de sécheresse à La Môle

- GÉRARD CRESTEIL

Chaque matin, depuis le 28 août, un parfum de vendange flotte sur Siouvette. Sans ivresse mais avec applicatio­n, l’équipe des vendangeur­s oeuvre. « Chez nous, la tradition prévaut : la cueillette se fait exclusivem­ent à la main. On respecte le raisin», précise Guy Sauron, le maître des lieux. Le choix des parcelles à vendanger est aussi très précis. « Nous avons débuté par les blancs, plus précisémen­t les Sémillon et ce matin, nous poursuivon­s avec les Rolle qui ont plus de maturité. »

Et lorsque les grappes glissent sur le tapis roulant les conduisant vers le pressoir, la viticultri­ce Sylvaine Sauron et le chef de cave, Florent Collinet, trient soigneusem­ent les fruits à la couleur dorée. « On ne garde que le meilleur, c’est un de nos secrets »,

confie Marie. Par pure gourmandis­e, nous avons dégusté un grain. Que dire ? Sinon qu’il est sucré à point et d’une étonnante qualité gustative. S’il va servir uniquement à réaliser des blancs appréciés, il aurait tout aussi bien pu se muer en raisin de table.

Le gel puis la sécheresse

Tout n’est cependant pas rose. Cet hiver le gel a frappé la vallée de la Mole et cet été la sécheresse est apparue. « En quarante-deux ans de vinificati­on au sein du domaine, c’est la première fois que je constate que certaines terres sont sèches au point de se craqueler. Fort heureuseme­nt cela ne concerne que des surfaces situées dans la partie basse. Le reste de la propriété n’est pas concerné. En revanche, le froid a impacté environ deux hectares dont le rendement global avoisinera les 14 tonnes au lieu d’une vingtaine ».

Le vigneron ne veut pas verser dans le pessimisme bien que la récolte 2017 sera, à son avis, moins importante quantitati­vement sans pour autant gagner en qualité : « La plante dès lors qu’elle souffre d’un stress hydrique, sa concentrat­ion en sucre se fige. C’est le cas.»

Une production globale constante

Au niveau de la production, la cuvée phare, « Galfard », devrait se situer à hauteur de 40 000 bouteilles en rosé, 15 000 en blanc et 15 000 en rouge. Pour les deux autres, on approche au total les 10 000 cols. « La commercial­isation est quasi exclusivem­ent réalisée au niveau du golfe de Saint-Tropez et à Paris dans quelques grandes brasseries. Cet hiver, nous allons essayer de pénétrer le marché de Saint-Barth. J’ai déjà pris des contacts.» Tous ces vins sont évidemment le fruit d’assemblage­s judicieux réalisés depuis près de trente ans par l’oenologue Emmanuel Baugnier. Pour la famille Sauron, Sylvaine, Marie, Thomas et Guy, la passion du vin et des vignes perdure. Et, chaque vendange est l’occasion de sublimer cette passion familiale.

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(Photos Gérard Cresteil) Sylvaine et Florent, préposés au tri.
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« En  ans d’exploitati­on, c’est la première fois que la sécheresse s’invite », confie Guy Sauron.
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À Siouvette, la récolte se fait  % à la main, histoire de tradition mais pas que.

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