Lemar, nouveau joyau
Depuis ses deux buts avec l’équipe de France contre les Pays-Bas, le milieu de terrain monégasque est entré dans une nouvelle dimension. Il sera l’attraction de la saison
La France n’a pas découvert Thomas Lemar, 21 ans, lors de son doublé face aux Pays-Bas (4-0), mais presque… Jusqu’à présent, à Monaco, les regards étaient rivés sur Mbappé, l’emblématique capitaine Falcao, la muraille Glik ou le sage Subasic. Désormais, on n’a d’yeux que pour le numéro 27. Un gaucher discret qui sait envoyer des coups de canon. Taiseux devant les médias, il est blagueur en coulisses et déroutant sur le terrain. Ce jeudi 31 août marque un tournant dans la carrière du joueur. Pour ce dernier jour du mercato, le milieu monégasque se faisait une joie de martyriser la bande à Robben. Et l’excitation autour du cas Lemar gonflait sa cote de minute en minute. La France l’a découvert… mais elle a failli le perdre. Ce soir-là, l’ex-Caennais aurait pu devenir le quatrième joueur français le plus cher de l’histoire derrière Mbappé, Dembélé et Pogba. Mais Monaco n’a pas accepté de le céder à Liverpool ou Arsenal. L’international français aux 7 sélections était dragué par l’équipe de Jurgen Klopp qu’il souhaitait rejoindre. Les Reds jouaient la Ligue des champions, chose que ne pouvaient offrir les Gunners d’Arsenal. Jusqu’au bout les dirigeants monégasques ont essayé de soutirer le plus beau des pactoles. À l’un, ou à l’autre.
Monaco résiste à Arsenal et Liverpool
Mais il aurait fallu poser sur la table un chèque de 100 millions d’euros pour enrôler le Guadeloupéen acheté 4 millions d’euros il y a deux ans à son club formateur du Stade Malherbe. Quand sur les coups de 22h40, Lemar plantait son doublé, il était trop tard. Monaco avait décidé de clore son mercato et son premier but d’anthologie n’y changeait rien. Pour le plus grand bonheur des supporters du club de la Principauté, Lemar devait se résoudre à jouer une troisième saison sur le Rocher. Pas de quoi le faire criser. Pas de quoi le déprimer. Lemar n’est pas un boudeur. Cette semaine, il a donc regagné le centre d’entraînement de La Turbie. Sur les hauteurs de Monaco rien n’a bougé… mais il est bien revenu changé. Une nouvelle dimension. Quelques semaines plutôt, Adidas avait déjà verrouillé le joueur en revalorisant son contrat. Ce que devrait faire Monaco d’ici la fin de saison. Après ce transfert avorté, il conviendrait de le valoriser par une prolongation. Pour l’instant, son bail s’étend jusqu’en juin 2019. Reste à savoir désormais si Lemar peut assumer ce rôle de tête d’affiche. À y regarder de plus près, rien n’a été simple. Jugé trop frêle à Caen, l’entraîneur Patrice Garande ne lui accordait que très peu de temps de jeu. De loin, Luis Campos, alors conseiller sportif à Monaco et as du recrutement, observait l’évolution du jeune joueur. Le Portugais voyait en lui un nouveau Arjen Robben. Ironie de l’histoire. À son arrivée sur le Rocher, il doit patienter. Leonardo Jardim ne souhaitait pas brûler les étapes et Lemar terminait sa première saison sur le banc alors qu’il avait laissé entrevoir de beaux espoirs.
« Si je ne joue pas ce match… »
L’an dernier, pour le premier match de Ligue des champions contre Tottenham à Wembley, Lemar était une nouvelle fois écarté du onze de départ de Jardim. Mais la blessure de Nabil Dirar en début de match forçait le Portugais à revoir ses plans. Jardim lançait sa future pépite. Le numéro 27 marquait dans la foulée, et Monaco démarrait une formidable campagne européenne… le milieu n’a rien oublié : « C’est un match forcément particulier car si je ne joue pas ce match, je ne suis peut-être pas titulaire par la suite. C’est un concours de circonstances au départ puis je ne suis plus sorti du onze ensuite », avouait-il mi-août dans So foot. Début d’une longue histoire. Aujourd’hui, Lemar est un pilier de l’équipe. Un joueur en or.