Lucien Favre
La Bundesliga s’est trouvé une nouvelle coqueluche sur le banc des entraîneurs : Julian Nagelsmann, sacré à 29 ans meilleur coach d’Allemagne avec Hoffenheim. Déjà honoré à trois reprises par cette distinction (2011, 2013, 2015), Lucien Favre a bien failli retrouver son championnat préféré cet été. Les dirigeants de Dortmund auraient aimé, leurs homologues niçois ont refusé. Depuis, le Suisse ne parle pas du sujet. Comme il esquive les questions au sujet de sa démission qui avait mis fin à l’idylle avec Gladbach, en septembre 2015. Le minutieux et redoutable technicien est un communiquant parfois fuyant, parfois maladroit. Balotelli, âme sensible, méritait-il d’être publiquement dézingué après Naples, sachant qu’il était loin d’être prêt après trois semaines de blessure et que le public venait de le siffler ? Vexé, le Transalpin a eu besoin d’une franche discussion avec un coach qui a plusieurs fois manqué de tact à son égard. « C’est pourtant bien lui qui a validé la prolongation de Mario, » rappelle-t-on en interne. Le problème avec Lucien, c’est que ses idées et son avis sont à l’image de ce qu’il attend de ses joueurs sur un terrain : en perpétuel mouvement. Pas toujours facile à suivre, le Vaudois n’a pas non plus été servi comme il l’espérait durant les deux dernières périodes des transferts, cet été comme l’hiver dernier. « C’est du bricolage », a-t-il résumé. Avait-il reçu des garanties en échange du refus de ses dirigeants de le voir partir à Dortmund ? « On n’a pas un gros budget, mais on aura une équipe encore plus compétitive », avait promis son président sur le plateau du Canal Football Club en avril dernier. Résultat: cinq joueurs cadres (Baysse, Ricardo, Dalbert, Eysseric et Belhanda) ont été remplacés par un ex-Dijonnais talentueux mais qui doit s’adapter dans un club plus ambitieux (Lees-Melou), des jeunes à fort potentiel (Saint-Maximin, Tameze, Makengo, Coly, Marlon), une star à court de forme (Sneijder) et juste deux valeurs sûres au final (Jallet, Papy Mendy). Heureusement que le coach n’a pas perdu son chouchou Seri au passage. Reste à voir dans quel état psychologique il le retrouvera... Après trois défaites en quatre matchs de L1, Favre ne se dit ni inquiet, ni surpris. Rappelant sans cesse depuis quelques jours qu’il est en quête « d’un équilibre entre la défense et l’attaque » pour une équipe qui ne marque plus beaucoup de buts (3) et qui en encaisse trop (6). Mais qui est aussi qualifiée pour une seconde aventure européenne de rang, l’objectif annoncé cet été. C’est probablement le seul ressort qui empêche Favre de juger ce début de saison comme totalement raté. Et de ne pas repenser aux cinq défaites en cinq matchs qui l’avaient poussé à la démission à Mönchengladbach. W. H.