RUGBY « Plus de temps à perdre »
À 31 ans, Guilhem Guirado, qui a bénéficié d’un vrai repos cet été, repart en conquête avec la ferme volonté de décrocher enfin un nouveau trophée. Le temps commence à presser
Quatre semaines de vraies vacances en famille suivies de cinq semaines de préparation individuelle. Guilhem Guirado qui, entre le RCT et l’équipe de France, enchaîne matches, test-matches, tournois et tournées depuis plusieurs saisons, n’avait plus connu ce luxe depuis des lustres. Et il a forcément apprécié. Le voilà donc de retour, frais et vraiment dispo, un peu revanchard aussi car frustré par le bilan de ses dernières saisons et pressé de vivre à nouveau de grands moments.
Vous sortez d’une saison compliquée. Quand le travail n’est pas récompensé, la frustration est encore plus grande ?
Forcément. Mais c’est arrivé à d’autres et à beaucoup d’équipes. On est tous à la recherche de victoires, de trophées et de titres, mais on sait qu’à la fin, il n’y a qu’un vainqueur par compétition. C’est difficile, rageant même, mais l’an passé j’ai quand même aimé la force de caractère dont nous avons fait preuve et notre remobilisation pour aller chercher quelque chose à la fin avec un groupe qui (e avait vécu une saison assez mouvementée.
Vous êtes le seul joueur toulonnais nominé pour la Nuit du rugby au titre de « meilleur international français de l’année». C’est une petite consolation ?
Je n’y prête pas trop attention. Les titres honorifiques personnels dans un sport collectif, c’est un peu dérangeant… Ça fait surtout plaisir à la famille, à mes parents qui me suivent et qui sont sensibles à toutes les épreuves que je traverse.
Vous êtes-vous fixé des objectifs particuliers cette année tant en équipe de France qu’à Toulon ?
Je n’aime pas trop me fixer des objectifs trop lointains, mais j’aspire chaque semaine à me remettre en question, pour remettre les compteurs à zéro. J’essaie sans cesse d’être le meilleur pour l’équipe, c’est le plus important et c’est ce qui fait que j’aime autant ce sport et ce métier.
Comment vous sentez-vous après cette longue intersaison. Régénéré ?
Oui, vraiment! J’ai bien pu travailler en profondeur. J’ai vraiment pris le temps de récupérer. C’était nécessaire et j’ai également pu profiter de ma famille. J’ai eu la chance de pouvoir me préparer deux semaines ici (à Toulon, ndlr) dans des conditions de chaleur extrême, pendant que les autres étaient en Argentine. J’espère que cela me permettra de faire une bonne saison et surtout de pouvoir enchaîner. Fabien Galthié vous
propose un nouveau projet. C’est enthousiasmant ?
Forcément, on est à l’aube d’une nouvelle aventure. Il y a une nouvelle organisation et un nouveau travail collectif, c’est très enrichissant. Cela nous permet d’aller plus loin et d’essayer d’être encore meilleurs. Les méthodes de Fabien nous permettent d’avoir un maximum de repères sur le terrain.
Quel est votre moteur principal ?
C’est le travail. Sans travail, il n’y a pas d’aboutissement possible. Mais ce que j’aime vraiment, c’est la convivialité, le partage. Ce qui m’importe est d’être un élément important et le meilleur possible pour le bien de l’équipe…
À ans, vous êtes désormais pressé ?
C’est évident. Je le sens. Je prends de l’âge et encore plus ces dernières années où l’on a fait de grosses saisons, sans forcément gagner de trophée. Tu te demandes alors si tu auras la chance de rejouer des finales et tu te dis que c’est peut-être la dernière fois. Il ne me reste plus que quelques saisons et j’ai conscience que je n’ai plus de temps à perdre.
Toulouse, à Mayol ?
Je les ai joués deux fois au Vélodrome et une fois à Nice… Ce sera donc une première à Mayol. On le sait, dans ce championnat, il faut rester invaincu à domicile. Notre fierté pour ce club et pour ce maillot nous impose de gagner à Mayol. Les années précédentes, on a perdu à domicile. Rester invaincu sera aussi un objectif cette année. Je suis peut-être un peu vieille école mais, aussi bien à l’USAP qu’au RCT, j’ai toujours attaché beaucoup de valeur à cette invincibilité. On va aussi s’attacher à faire un gros match parce qu’on en a besoin. On est déjà dans le milieu du classement et on sait que le moindre faux pas peut nous faire basculer du mauvais côté. TOP