Nice-Matin (Cannes)

Sur les allées du pouvoir…

- Le billet de Philippe Bouvard

Ils sont plusieurs centaines de technocrat­es ambitieux à avoir préféré ronger leur frein sous le char de l’État plutôt que d’aller chasser le bonus dans les banques privées. Souvent plus nombreux qu’autorisés mais toujours moins nombreux que leurs patrons ne le souhaitera­ient, on les appelle des conseiller­s. Ils prodiguent leurs conseils à des hiérarques mieux informés qu’eux des affaires publiques sans qu’on sache jamais s’il s’agit de l’opportunit­é d’un déplacemen­t ou de la couleur d’une cravate en cas d’apparition à la télé. Les plus cultivés se chargent de l’écriture des discours que l’Excellence n’a pas toujours eu le loisir de lire avant de le prononcer. Le conseiller est au ministre voire au président de la République ce que l’attaché parlementa­ire est au député ou au sénateur : un tâcheron multifonct­ions qui porte la bonne parole et qu’il ne faut donc pas confondre avec l’officier de sécurité qui porte les imperméabl­es. En principe, il oeuvre dans l’anonymat. Cependant, il arrive que son employeur cite son nom. Ainsi, Henri Guaino a-t-il été plus fustigé que Nicolas Sarkozy après le portrait de l’homme africain brossé à Dakar. Quand le conseiller est lassé de bichonner les taureaux, il tente à son tour d’entrer dans l’arène. Avec l’arrière-pensée de devenir ministre et de recruter d’anciens gouvernant­s

comme conseiller­s.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France