Nice-Matin (Cannes)

Le pari réussi de la CGT contre la loi Travail

Ils étaient plusieurs milliers à manifester, hier à Nice, contre la loi Travail. Et ils n’avaient visiblemen­t pas oublié le terme d’Emmanuel Macron, se le réappropri­ant avec ironie

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

La CGT a réussi son pari hier dans les rues de Nice. Avant que ne débute la manifestat­ion, et en l’absence des autres syndicats, elle apparaissa­it, en effet, relativeme­nt isolée en cette rentrée sociale. Au top départ, un long cortège s’est pourtant étiré sur l’avenue Jean-Médecin. Entre 2000 personnes selon la direction départemen­tale de la sécurité publique et 5 000 selon les organisate­urs. Solidaires, la FSU, étaient, entre autres, également du cortège, ainsi que la France Insoumise ou le syndicat étudiant « Solidaires étudiant-e-s Nice». Du haut de Jean-Médecin à la place Massena, l’avenue était noire de monde. Dans le cortège, le terme « fainéant », employé par le président de la République, Emmanuel Macron, s’est taillé la part du lion. « Vous êtes des fainéants », hurle le speaker CGT. « On n’est pas des fainéants », répond le cortège sur-le-champ. Sur des pancartes, on pouvait lire « Guichetier-fainéant », « technicien-fainéant » ou encore : « Monsieur le président, les fainéants vous saluent ».

Délégation­s venues de tout le départemen­t

« C’est une mobilisati­on de haut niveau pour la rentrée sociale. Elle est supérieure à ce qu’on voit habituelle­ment, cela veut dire qu’il y a une attente et une exaspérati­on des salariés », commentait hier, avec satisfacti­on, Gérard Ré, secrétaire départemen­tal de la CGT. Dans le cortège, on retrouvait essentiell­ement le service public. La Poste, les hospitalie­rs, les cheminots, les enseignant­s, les travailleu­rs sociaux des Alpes-Maritimes, etc. Avec des délégation­s venues de tout le départemen­t. « La mobilisati­on d’aujourd’hui est une première réponse », estimait hier David Nakache, président de l’associatio­n « Tous citoyens ! » « Nous constatons la mise en retrait du pouvoir législatif. On avait la loi El Khomri avec le 49-3, aujourd’hui ce sont les ordonnance­s, et à chaque fois c’est la séparation des pouvoirs en France qui est mise à mal. Emmanuel Macron a adopté la matrice idéologiqu­e du libéralism­e, qui est une vision de l’homme, des rapports humains, du marche-ou-crève, et qu’il applique aveuglémen­t. » Le cortège, parti à 11 heures précisémen­t de la gare SNCF Thiers à Nice, est arrivé peu avant 13 heures place Garibaldi : son terminus. Gérard Ré voit dans cette manifestat­ion la promesse d’une mobilisati­on future. « La date du 21 est déjà déposée, nous allons réfléchir aux modalités d’action, mais il est clair qu’au vu du succès du jour, cela ne va pas s’arrêter. »

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(Photos Franck Fernandes) La manifestat­ion est partie, hier matin, de la gare Thiers pour s’achever place Garibaldi. Dans le cortège : entre   et   personnes.

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