Nice-Matin (Cannes)

Armel Le CLéac’h, globe-flotteur...

- A. C.

Avant de laisser ses empreintes de mains sur la Croisette, il a promené son pied marin sur les quais. Petit bain de foule pour un navigateur en solitaire. Grand et fin comme un haut mât, Armel Le Cleac’h a fait escale à Cannes pour la première fois, hier. Pour le vainqueur du Vendée Globe à bord d’un Trimaran, une terre de contrastes ! « Invité par mes sponsors, Banque Populaire et Musto, je viens avec plaisir au è salon, mais c’est vrai que pour nous, tous ces yachts de luxe, c’est un autre monde !, sourit le Breton élevé à l’Optimist dès  ans, dont les navires de course peuvent rivaliser avec les plus gros moteurs nautiques. Parfois, en mer, on s’amuse à titrer la bourre aux grosses vedettes, à plus de quarante noeuds !». Il est comme ça, Armel. L’allure proprette et très sportive, bien élevé, image soignée de VRP à l’extérieur. Mais une fois sur le pont, le démon de la compétitio­n. La rage de vaincre d’un véritable «chacal des mers ». (Rires) « Ce surnom, c’est parti d’une histoire entre copains quand j’ai débuté la voile pro, et il a été repris par un journalist­e. Mais ça me correspond un peu parce qu’une fois en mer, c’est ma seconde nature qui se révèle. Moi qui suis plutôt calme et posé à terre, je me transcende sur un bateau, et je donne tout pour gagner ».  jours,  heures,  minutes et  secondes. C’est la durée (et le record) de son tour du monde victorieux. Mais c’est aussi dix ans de vie investis dans la quête de ce Graal nautique, digne d’une épopée de Jules Vernes, avec trois podiums en trois courses. Un autre homme ? « Hum, c’est difficile à dire, soupèse l’ingénieur marin. Le Vendée Globe m’a surtout appris à prendre du recul par rapport aux petits tracas du quotidien. Après trois mois de survie spartiate sur un bateau, on se rend compte que nos conditions de vie sur terre sont une chance ». N’empêche, à bord de son nouveau Trimaran , ce fils de Poséidon ne résistera plus très longtemps à l’appel du large. La route du rhum pour retrouver l’ivresse de la compétitio­n. Et l’UltiMed, une nouvelle course au départ de Nice, pour conquérir la Méditerran­ée. Héros des flots ? « Ah non, moi, je ne sauve pas de vies ! Mais si je fais rêver un peu, tant mieux… » Et puis de toute façon, c’est toujours la mer qui prend l’homme…

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