Nice-Matin (Cannes)

«Je n’ai jamais fait le deuil de Georges Guétary»

Aujourd’hui, vingt ans jour pour jour après la disparitio­n du chanteur d’opérette et comédien, son plus grand fan, Thierry Guillo, postera dix chansons inédites sur le net

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Enfant il squattait devant La Belle Marguerite villa occupée pendant près de soixante ans par Georges Guétary, le chanteur d’opérette et comédien. Son seul désir : rencontrer celui dont il connaissai­t chaque disque et qu’il idolâtrait. Un jour, il est entré. Et le couple Guétary l’a adopté… Vingt ans après la disparitio­n de l’artiste, Thierry Guillo ne parvient toujours pas à faire le deuil de son pygmalion. Aujourd’hui, date anniversai­re de sa mort, il met en ligne vingt chansons inédites et une vidéo hommage. Retour sur une aventure pleine de romanesque.

Vous vous souvenez particuliè­rement de ce  septembre , n’est-ce-pas ?

C’est comme si Georges venait de s’éteindre il ya  minutes. Depuis, il reste toujours très présent pour moi, je n’arrive pas à faire son deuil.

Vous avez décidé de célébrer cet anniversai­re de manière « artistique »

Son épouse m’ayant légué ses affaires, j’ai décidé de faire revivre Georges. J’ai réuni dix chansons inédites qu’il avait enregistré­es dans les années quatre-vingt-dix, je vais les diffuser sur dailymotio­n. Il y a d’ailleurs trois chansons sur la ville de Cannes. Je publierai également une vidéo totalement inédite du tout dernier concert de Georges, concert réalisé à Nice en mars . Enfin, j’ai réalisé un clip hommage l’amour est plus fort que le temps avec des images d’archives.

Vous nous souvenez de votre première rencontre ?

Enfant, j’habitais Valbonne. Il ne se passait pas une seule fois où je descendais à Cannes sans m’arrêter à La Belle Marguerite la ville des Guétary, avenue du Petit-Juas. J’imaginais Georges à l’intérieur, travaillan­t ses vocalises, échangeant avec Janine, etc. Et puis un jour, grâce à un ami restaurate­ur j’ai pu m’asseoir à sa table et échanger quelques mots. Le courant est passé. Georges m’a donné rendez-vous pour le lendemain à la villa. Lorsque je suis arrivé, comme j’avais affirmé que je connaissai­s tous ses disques, Georges m’a fait passer un petit test. J’ai réussi à répondre à toutes ses questions. J’ai été adopté…

Du coup vous ne les avez plus quittés…

J’étais à la Belle Marguerite un jour sur deux. J’arrivais vers  heures, nous écoutions de la musique, parlions art, politique, et je restais en général à dîner. J’avais en quelque sorte trouvé une deuxième famille. Mon père était quelqu’un de très dur qui me faisait perdre confiance en moi. Janine et Georges eux, m’entouraien­t de gentilless­e cherchaien­t à faire émerger mes qualités.

Ils vous ont poussé à chanter

Un jour, Georges m’a dit que j’avais une belle voix, que je devrais chanter. Puis il m’a suggéré de créer mes propres chansons, ce que j’ai fait…

Vous n’avez jamais cessé…

Non, j’ai toujours chanté. D’ailleurs je donnerai une série de  galas au théâtre de Verdure de Nice pendant les fêtes de Noël. Et je sortirai mon troisième CD au printemps à paraître chez Marianne Mélodie, ma maison de disque.

On n’entend plus beaucoup Georges Guétary aujourd’hui

C’est injuste. On n’entend pratiqueme­nt plus les artistes qui chantaient avant les années , ils tombent dans l’oubli. Je trouve que c’est vraiment cruel.

1. www.thierrygui­llo.com

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(Photo Patrice Lapoirie) (Photo Gilles Traverso) (Repro G.T) Thierry Guillo et son fidèle compagnon, Capucin. La belle Marguerite, avenue du Petit- Juas Entretien : Chrystèle BURLOT cburlot@nicematin.fr « Thierry tu es un fan déchaîné ! » a écrit Guétary sur cette photo.

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