Au chevet des Antilles, Macron défend son gouvernement Interview express
Emmanuel Macron est arrivé, hier, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy où il a rencontré les populations sinistrées. Il a promis un retour à la vie normale rapidement Christian Estrosi veut créer un nouveau mouvement Olivier Jaillon, président des assurance
Emmanuel Macron, au chevet des îles SaintBarthélemy et SaintMartin dévastées par l’ouragan Irma, a défendu l’action de l’exécutif face aux critiques et promis une reconstruction exemplaire, avec pour priorité le « retour à la vie normale ». M. Macron a atterri peu avant 10 heures à Saint-Martin, où il a rencontré des sinistrés de l’ouragan, avant de se rendre à Saint-Barthélemy. Il devait ensuite passer la nuit à Saint-Martin avant de rentrer mercredi matin en Guadeloupe, pour « aller auprès des victimes et faire le point avec les élus ». « Le retour à la normale est la priorité absolue », avait auparavant lancé le chef de l’Etat depuis le tarmac de l’aéroport de Pointe-à-Pitre, accompagné des ministres des Outre-mer, de l’Education, et de la Santé. Il a évoqué un bilan revu à la hausse de « onze morts » et « plusieurs blessés et disparus » après le passage d’Irma. Défendant l’action du gouvernement en amont et en aval, critiquée par une partie de l’opposition mais aussi des sinistrés sur place, M. Macron a assuré que son équipe « a répondu dès que l’information a été donnée, donc plusieurs jours avant, et constamment tout au long de cette crise ».
Appel à l’union nationale
Face aux critiques, le chef de l’Etat a appelé à l’« union nationale ». Il s’est cependant dit « favorable » à une commission d’enquête parlementaire pour juger l’action du gouvernement, « mais au bon moment ». Condamnant également des « débordements inacceptables » suite à la catastrophe, le président a annoncé un « retour à l’ordre public ». Il a déclaré qu’il serait, hier soir, « au côté des forces de l’ordre en patrouille » à Saint-Martin. Emmanuel Macron a également annoncé un retour de la distribution d’eau potable sur le territoire « à partir du 20 », mais temporairement Dans une interview publiée ce matin dans Le Figaro le maire de Nice annonce, qu’avec d’autres élus de France, il va créer un nouveau mouvement après les élections sénatoriales, le septembre. « Nous lançons, après les sénatoriales, pour ne pas interférer dans cette élection, un mouvement d’élus locaux qui veulent se placer au-dessus de la mêlée. » Si ce nouveau mouvement à droite n’a pas encore de nom, « un comité de membres fondateurs d’une cinquantaine d’élus qui illustre la France dans sa diversité » réfléchit à sa « structure ». « Chacun sera libre d’apporter sa contribution, grâce à une vraie interactivité, tout en pouvant garder une appartenance à sa formation politique. La porte sera ouverte à tous ceux qui se reconnaîtront dans notre démarche. » Quant à la ligne politique, le maire de Nice précise : « Soutenir tout ce qui est dans l’intérêt de notre pays. Emmanuel Macron a engagé des réformes que personne n’a su ou osé faire dans les trente dernières années. Il y a dans sa détermination quelque chose de Margaret Thatcher. Naturellement, je ne soutiendrai pas n’importe quelle réforme mais j’appuierai toutes celles qui rompent avec le passé. Si la France ne se réforme pas au rythme où nous réformons nos propres collectivités territoriales, alors les extrêmes l’emporteront lors des prochaines échéances électorales. » Enfin, Christian Estrosi craint que le parti Les Républicains ne se transforme en « secte » , à l’issue de l’élection de son président les et décembre prochains. « Si à l’arrivée il s’agit de continuer à concurrencer le Front national, à faire de la surenchère et à multiplier les coups de menton, il est évident que ce n’est plus au sein des Républicains que la droite française serait représentée », a-t-il affirmé. SAINT-MARTIN Photo : Elysee.fr
en « quantité moins importante que ce qu’il y avait avant l’ouragan » .Ila également promis que « d’ici la fin de semaine dans tous les points sensibles » l’électricité serait restaurée, notant que « 50 % des foyers » ont retrouvé le téléphone. Enfin concernant les écoles, le chef de l’Etat a souhaité que certaines ouvrent « dès la semaine prochaine, même pour quelques heures ».
Les écoles rouvertes à la Toussaint
Des « tentes gonflables » seront livrées pour assurer des cours. Il vise un retour Cette semaine, c’est à Monaco que vous trouverez la plus forte concentration d’assureurs au monde. Ils sont presque 3000 à être venu négocier leurs contrats de réassurance, c’est-à-dire les assurances qu’ils souscrivent pour les événements financièrement trop lourds à porter. C’était l’occasion d’interroger un pro au sujet des conséquences de l’ouragan Irma.
Leur estimation est de l’ordre de , milliards d’euros. À quoi cela correspond-il?
Ce sont les dommages économiques subis par la partie française de St Martin et par Saint-Barthélemy. Cela prend en compte les biens, les véhicules et les habitations. On connaît à peu près la valeur des biens qui sont sur l’île grâce au système fiscal français, mais aussi à un certain nombre de bases de données. Venant de la Caisse centrale de réassurance, on peut se dire que c’est un calcul plutôt fiable. à la normale « d’ici à la Toussaint » pour l’ensemble des élèves. Un délégué interministériel a été nommé pour assurer la coordination de la reconstruction. Les ponts aériens et maritimes ont repris pour évacuer les plus vulnérables et acheminer du fret et des vivres.
Est-ce un coup dur pour les assurances ?
Même si tous les biens étaient assurés, nous aurions pu intervenir sans difficulté. Mais il y a un véritable différentiel entre les dommages économiques et les bien assurés: seuls à millions de dollars de biens sont couverts.
Comment expliquez-vous cela?
Les assurances ont un taux de pénétration bien plus faible là-bas. On estime ce taux à % en France métropolitaine, contre % là-bas. Donc concrètement, il y a % de la population qui est couverte. Pourquoi? Parce qu’il y a de la précarité, et que ces garanties sont considérées comme chères. Et elles sont en effet plus coûteuses qu’en métropole, puisque le risque est plus important.
Quelles en seront les conséquences?
Les % de personnes non couvertes vont avoir d’énormes difficultés à Environ 85 tonnes de nourriture, un million de litres d’eau et 2,2 tonnes de médicaments ont déjà été transportés. À Saint-Martin, la population se pressait à l’aéroport pour quitter l’île. Des listes de tous ceux qui veulent partir seront « constituées » , avec une priorité donnée « aux personnes les plus fragiles et dont les logements seraient inhabitables » a précisé la veille le Premier ministre Edouard Philippe. Air France a annoncé, hier, la mise en place d’un vol supplémentaire demain entre Pointe-à-Pitre et Paris, en plus du vol quotidien, pour « renforcer le rapatriement des sinistrés ». Lundi, 278 rescapés sont arrivés à Roissy. « Onestrestés quatre, cinq jours sans aide, à se défendre tout seuls contre des gens armés », a raconté Fabrice, propriétaire de restaurant à Saint-Martin. « La gestion de l’État français ? Je suis vraiment désolé, mais zéro. On n’a pas du tout été soutenus », a-t-il insisté. reconstituer leur capital, et quand ils vont vouloir s’assurer, le prix aura augmenté, ce qui les incitera encore moins.
Selon vous, quelle parade pourrait venir à bout de ce cercle vicieux?
C’est probablement un couple privé/public qui peut intervenir. Nous, assureurs, avons la robustesse pour intervenir dans ces situations. Mais il faudrait peut-être un système de subventions pour inciter les gens qui sont dans la précarité à s’assurer.
En tant qu’assureur, avez-vous l’impression qu’il y a plus de catastrophes naturelles?
On constate que la fréquence des catastrophes n’augmente que très peu. En revanche, elles sont d’une plus grande intensité. Et puisque l’on crée toujours plus de richesses, elles ont un impact économique plus important.