Nice-Matin (Cannes)

«Un match assez rude»

Lucas Rougeaux évolue à Courtrai depuis 2016 et a affronté Zulte Waregem en Jupiler League, samedi. Le défenseur décrypte le futur adversaire du Gym

- WILLIAM HUMBERSET

Le Gym avait déjà affronté Zulte Waregem sur ses terres en juillet 2015, en match amical. Lucas Rougeaux faisait partie du contingent rouge et noir, battu 2-1. L’été suivant, le défenseur grassois s’engageait à Courtrai, à moins de 20 bornes de Waregem, et découvrait la Jupiler League. Samedi dernier, l’ancien Aiglon de 23 ans a disputé une dizaine de minutes dans le derby dans le stade Arc-en-Ciel de Zulte et a donc accepté de filer quelques tuyaux à ses anciens coéquipier­s.

Le match de samedi dernier

«C’était un derby, Zulte ne pouvait donc pas se permettre de gérer ses efforts. Je pense que c’était une rencontre plutôt agréable à suivre, avec du rythme et des buts (2-2). On a mené deux fois au score, mais ils ont à chaque fois su égaliser très vite, même si notre gardien stoppe un penalty juste avant la mi-temps. On a eu quelques opportunit­és de marquer aussi en fin de partie, mais le match nul (2-2) reflète plutôt bien la physionomi­e de la rencontre ».

Son avis sur Zulte Waregem

«Ils ont un attaquant qui va assez vite (Olayinka) et une ligne offensive qui ne lâche rien, qui défend beaucoup. Leur numéro dix, Kaya, joue à gauche avec une forte tendance à rentrer sur son pied droit pour organiser le jeu. Quand il prend le ballon et réussit à prendre le jeu à son compte, c’est un joueur qui peut mettre Zulte sur de bons rails. Les latéraux évoluent assez haut sur le terrain en championna­t, mais ils n’ont pas l’habitude de disputer l’Europe et je pense que ce sera un peu différent face à un adversaire comme Nice. Ils devraient être davantage organisés pour le coup, ils s’efforceron­t surtout de ne pas prendre de but à domicile. Il faut s’attendre à un match assez rude mais Nice a largement les capacités de faire un bon résultat là-bas. »

Plus fort ou moins fort que l’an dernier ?

« Ils ont quand même perdu des éléments forts à l’issue d’une saison très intéressan­te qui leur a permis de remporter la Coupe de Belgique et de se qualifier pour les play-offs 1. Leur attaquant phare, Leye (18 buts et 6 passes en 46 matchs), est parti à Eupen, et au milieu de terrain, Meïté (46m, 2b, 2p) a rejoint Monaco, Lerager (44m, 6b, 3p) est allé à Bordeaux et Christophe Lepoint (40m, 2b, 1p) est arrivé chez nous. Mais ils ont quand même réussi un bon départ dans un début de championna­t assez bizarre où tout le monde peut battre tout le monde. Des équipes qui ont joué les play-offs l’an dernier ont beaucoup de mal cette saison. Comme Ostende, qui n’a qu’un point en six journées, ou Anderlecht (champion en titre, actuelleme­nt 10e avec 8 unités).»

Le niveau du championna­t belge

«Le style de jeu est différent qu’en Ligue 1. C’est plus tourné vers l’attaque, il y a des matchs à gros score. C’est plus désorganis­é, plus “fou-fou” que le championna­t français qui reste très axé sur la tactique. Ça joue beaucoup la contre-attaque, on peut assister à des fins de match à l’anglaise avec du box-to-box dans les vingt dernières minutes. C’est assez physique aussi. C’est difficile de faire des comparaiso­ns mais je dirais que le niveau se situe entre la Ligue 1 et la Ligue 2. C’est le football qu’on aime, ça sent la saucisse dans les stades, il y a de la bière dans les tribunes et l’ambiance est très sympa. Les affluences sont bonnes le week-end, mais jeudi (demain) je ne sais pas trop ce que ça va donner pour un match en semaine à 21 h. Les Belges mangent à 18 heures et se couchent tôt donc... (Il sourit).»

Sa nouvelle vie à Courtrai

« Je me plais vraiment bien ici. Il m’a fallu un petit temps d’adaptation au championna­t et au style de jeu et j’ai connu ma première titularisa­tion en décembre 2016. J’ai fait quelques matchs au poste d’arrière droit, un poste inédit qui m’a permis de gommer quelques petits défauts que j’avais. On a un nouveau coach qui a une bonne philosophi­e de jeu, il veut toujours gagner avec la manière. Il est assez exigeant là-dessus. On n’a pas vraiment d’objectifs en termes de play-offs, on aimerait surtout accrocher le maintien. On a déjà atteint l’objectif de points qu’on s’était fixé pour ce début de saison au bout de cinq matchs, c’est encouragea­nt pour la suite. Au quotidien, ça parle flamand ici, une langue très compliquée dans la prononciat­ion. Il y a des succession­s de lettres incroyable­s, rien que pour lire les mots c’est un enfer ! Alors imaginez pour parler... Je me débrouille pas mal avec l’anglais, mais les gens font l’effort de parler français ici. C’est très chaleureux».

Son regard sur l’OGC Nice

« Ça reste mon club formateur, mon coeur est rouge et noir. Ma compagne suit toujours des études dentaires à Nice, je passe donc voir quelques anciens coéquipier­s de temps en temps. Je reste aussi en contact avec des gars comme “Cardi”, Vincent Koziello ou des personnes du staff comme Philippe Boulon, la légende (Il rit) .Je suis leurs résultats, un ami informatic­ien m’a bidouillé un petit truc sur l’ordinateur pour que je puisse suivre les matchs français sur internet. Je n’ai pas pu voir le derby de samedi dernier puisque je jouais en même temps. J’ai quand même pu chambrer mon meilleur ami, qui vit en colocation avec moi et qui est supporter de Monaco (rires). Le club a vite grandi, il y a des stars désormais dans l’équipe. Comme Dante, qui m’avait conseillé avant que je parte en Belgique. C’est un super mec. Ça se ressent sur le terrain d’ailleurs, c’est un modèle en terme d’impact, d’exemplarit­é. Je vais profiter qu’ils soient à côté pour passer voir tout le monde à l’hôtel avant le match. »

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L’ancien Aiglon recense une quinzaine d’apparition­s sous le maillot de Courtrai, dans l’axe ou à droite de la défense. (Photo Twitter)

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