Nice-Matin (Cannes)

Arroussia: « Même une heure ça compte! »

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Arroussia Paonessa a endossé le gilet bleu du Secours populaire il y a 23 ans. Alors qu’elle était au creux de la vague. Aujourd’hui c’est elle qui aide les autres. Même si le 1er décembre prochain, le jour de ses 65 ans, sonnera l’heure d’une retraite bien méritée, Arroussia a déjà prévenu : « Je ne quitterai pas mon bureau ! » Elle continuera à occuper ses fonctions d’agent développeu­r en solidarité, comme c’est écrit sur sa fiche de paye. Mais en tant que bénévole, comme elle l’était au tout début de son autre vie. Celle d’avant son accident. « Je me suis cassée les deux genoux en tombant, raconte celle que tout le monde appelle « mamie » à l’antenne niçoise du Secours populaire. J’ai été licenciée. Dans le même temps mon mari est tombé malade. Sa petite retraite suffisait à peine à payer le loyer. Ça a été le début de la descente aux enfers. Au bout d’un an, je n’avais plus rien. » C’est ainsi qu’Arroussia pouce un jour la porte du Secours populaire, parce qu’elle a vu « une pub à la télé ». « Je suis tombée sur une bénévole extraordin­aire, raconte-t-elle. Elle m’a dit, nous, on veut bien t’aider, mais toi qu’est-ce que tu peux faire pour nous. Alors je suis devenue bénévole. Au bout de quatre ans ils ont proposé de m’embaucher. Aujourd’hui je fais parti du comité national, j’ai créé la commission handicap… Le Secours populaire a changé ma vie. » Cette enfant de la DDASS y a trouvé plus qu’un travail, « une famille »: « On est toute une chaîne, une équipe, et c’est grâce à la bonne volonté de tous qu’on avance », souligne Arroussia qui a l’habitude de comparer le Secours populaire à « un jardin plein de fleurs de couleurs différente­s ». Même si, elle le reconnaît, « parfois on peut avoir l’impression de vider la mer à la petite cuillère, mais une cuillère d’eau en moins c’est toujours ça de gagné. Donner ne serait-ce qu’une heure de son temps, ça compte. Le bénévolat c’est important », tranche-telle avec ses “mots simples”, parce que ça redonne une dignité. Moi, je me lève tous les matins en me disant que je ne veux pas qu’il arrive aux autres ce qu’il m’est arrivé. Voilà pourquoi j’aide... »

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Arroussia : « Le Secours populaire a changé ma vie ! »

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