Infanticide de Berck : ans de prison en appel pour Fabienne Kabou
Accusée d’avoir assassiné sa fillette en l’abandonnant à marée montante sur une plage de Berck-sur-Mer (Pasde-Calais) en 2013, Fabienne Kabou, a été condamnée hier à 15 ans de réclusion criminelle. Une peine allégée par rapport à celle prononcée en première instance. Le verdict rendu par la cour d’appel du Nord (Douai), qui a retenu l’altération du discernement, a été assorti d’un suivi sociojudiciaire de huit ans avec injonction de soins.
Condamnée à ans en première instance
En juin 2016, Fabienne Kabou, 40 ans, avait été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Pas-de-Calais. Selon ses aveux, elle s’était rendue le 19 novembre 2013 de son domicile de SaintMandé, en région parisienne, à Berck, dans le but de noyer la petite Adélaïde – qui n’aura pas eu d’existence légale, faute d’avoir été inscrite à l’état civil.
«Cette femme est malade»
La responsabilité pénale de l’accusée, une personnalité jugée par tous comme « très intelligente » mais aussi « déroutante », a été, comme en première instance, au centre de ce nouveau procès. Les experts se sont succédé à la barre pour tenter d’éclairer la cour sur sa personnalité. Si tous ont retenu l’altération du discernement au moment des faits, des psychiatres ont estimé que Fabienne Kabou était « malade mentale », alors que des psychologues ont affirmé qu’il n’y avait chez elle qu’une « structure névrotique ». Mais la défense a répété tout au long du procès qu’il n’y avait pas de doute: Fabienne Kabou, écrouée depuis son interpellation en 2013, est «malade ».« Juger c’est comprendre, elle est malade. Trois psychiatres l’ont dit, ils la mettent sur le fil du rasoir de l’abolition du discernement», a ainsi lancé lors de sa plaidoirie Me Frank Berton aux jurés. Son avocate, Fabienne Roy-Nansion, a souligné une «merveilleuse victoire » et s’est dite «très émue». «C’est un combat de quatre ans pour tenter de faire comprendre que cette femme doit être soignée davantage que d’être enfermée». De son côté, Fabienne Kabou a affirmé devant la cour avoir été «guidée » par une « énergie malveillante ».« Quelque chose, ou quelqu’un, a agi en moi pour assassiner ma fille. Un peu comme si quelqu’un avait commandité sa mort, par mes mains», a-t-elle déclaré.