Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL En flamand et enflammés

Parmi les 350 Niçois en Belgique, le CDS a affrété un bus. Récit d’un long périple au coeur des supporters

- J-M PONTE

3h58, mercredi, Nice joue contre ZulteWareg­em dans plus de vingt et une heures mais, déjà, 34 Niçois prennent la route en direction de la Belgique. Organisé par le Club des supporters, le déplacemen­t n’est pas complet, mais les fidèles sont là, déterminés. « Ce n’est pas évident de réunir du monde en pleine semaine. Malgré tout, nous sommes un nombre suffisant pour pouvoir y aller. C’est le principal même si ceux qui se considèren­t comme de “vrais supporters” devraient se mobiliser un peu plus », lance Solange Claude, présidente de l’associatio­n.

Sur un air de repos

Pour les présents, le départ est donné. « Arrivée aux alentours de 15h30 », énoncent les chauffeurs, Cyril et Eric Ferrari - neveu et frère du regretté Franck Ferrari, célèbre baryton -. Pour ces derniers, c’est l’occasion de faire « d’une pierre deux coups », travailler tout en allant supporter son équipe préférée de l’autre côté de l’Europe. Derrière les conducteur­s, certains s’endorment, d’autres regardent des films tandis que les plus éveillés commencent à lancer les hostilités. Les nombreux arrêts permettent de se ressourcer et surtout de se rapprocher peu à peu de la destinatio­n tant prisée. Habitué aux déplacemen­ts, Mickaël est impatient. Pour lui, alors que le bus traverse la frontière entre Lille et la Belgique, « la pression commence à monter. »

Accueil chaleureux

« Pour le moment, on préserve notre voix pour les encourager au stade. Quoi qu’il en soit, nous serons là » ,affirme le passionné. Après 1 200 km assez rapidement avalés, Waregem et son stade Arc-en-Ciel pointent le bout de leur nez. Une fois le bus garé, un stadier local prend le micro et annonce avec bienveilla­nce les consignes de sécurité, avant de souhaiter bonne chance aux visiteurs. Non loin de ce dernier, la “politie” (police belge) salue respectueu­sement ses invités pour la journée. Dans la petite bourgade, les Niçois se laissent aller à goûter les frites locales. Les autres se délectent de bières fraîches, de quoi se réchauffer malgré les quelque 15°C. Petit à petit, les premiers expatriés les rejoignent, et ce sont bientôt 350 Niçois qui se réunissent dans deux bars à proximité de la place principale.

Carton en tribune également

Une après-midi à partager et à chanter avant de gagner le stade pour que les choses sérieuses puissent enfin commencer. Les premiers supporters garnissent le parcage sous les coups de 19h30. La tension monte peu à peu et, rapidement, la tribune se remplit. Les circonstan­ces du match ne tardent pas à enflammer les visiteurs. Les buts tombent les uns après les autres, les chants leur font écho. Pendant 93 minutes, les Niçois ne s’arrêtent pas. La fin de match est sifflée, il est maintenant le moment de rentrer. Les quinze nouvelles heures devraient passer plus facilement avec un tel succès. Dans le bus, on ne cesse de débriefer. À l’issue d’un vote à mains levées, Plea et Souquet sont plébiscité­s pour être les “hommes du match“. « Je ne m’attendais pas à ça, témoigne Christian. Je l’espérais, mais 5-1, c’est génial ». Le discours du supporter traduit l’atmosphère ambiante. Au-delà du score, c’est le contexte qui a particuliè­rement plu aux Sudistes. Tous sont unanimes, l’amabilité de la police, des stadiers et des supporters adverses ont embelli encore un peu plus la soirée. Il est désormais temps de regagner la Côte d’Azur, peu à peu, la tension descend. Tous s’endorment, des bons souvenirs pleins la tête et l’esprit déjà tourné vers les prochaines échéances. Montpellie­r, Paris, Rome? Autant de destinatio­ns que les Niçois espèrent bientôt visiter et où ils pourront montrer, comme à Waregem, leur exemplarit­é.

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