Nice-Matin (Cannes)

Diviser pour enseigner

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Les chères têtes blondes ont intérêt à ne pas s’endormir sur leurs bouclettes. En plus de l’addition et de la soustracti­on, la division et la multiplica­tion figureront bientôt au programme des cours préparatoi­res. Pas étonnant car la division est de plus en plus à la mode, notamment en politique où chaque tribun n’a de cesse de créer son parti et où l’on recense autant de tendances que de militants. Le risque, c’est que les enfants avaient pris l’habitude de compter sur leurs doigts. Se familiaris­eront-ils avec la division sans avoir besoin de s’amputer de l’index ou du majeur ? On suppose que M. Macron dont la force est d’avoir compris qu’il fallait diviser pour régner assurera la leçon inaugurale. Après quoi, le ministre des Finances expliquera aux bambins qu’il n’y a qu’en algèbre que moins par moins égale plus et que c’est en additionna­nt les sommes soustraite­s au pouvoir d’achat que l’actuel pouvoir se donne les moyens d’attendre des jours meilleurs. Viendra ensuite le ministre des Affaires étrangères qui rappellera qu’en , Joseph Staline avait répondu à Pierre Laval qui lui demandait de respecter les libertés religieuse­s en Russie : « Le Pape, combien de divisions ? ». Pour la multiplica­tion qu’on étudiait naguère en chantonnan­t mais qui exige par définition davantage de munitions que les trois autres, il faudra espérer un vrai sursaut de la croissance ou un miracle peu compatible

avec la laïcité.

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