Le Domaine de Gairaut sur le souvenir de Jacques Médecin
Lou Soubran, demeure de l’ex-maire de Nice, laisse la place à l’aménagement de vingt-neuf appartements aux prestations haut de gamme respectant le site et son histoire
La propriété comptait 29 pièces. Le domaine abritera seulement 29 appartements. Répartis dans cinq petits bâtiments. Autre temps, autre luxe. Lou Soubran, l’ex-villa de l’ancien maire de Nice, Jacques Médecin, n’existe plus, même si son âme perdure sur les hauteurs de la ville. Au 193 de l’avenue de Rimiez, le Domaine de Gairaut – où l’actuel maire a posé hier la première pierre – ne rayonnera pas des éclats du Versailles d’antan de l’aire Saint-Michel. Il aura l’élégance, le chic du luxe raffiné et discret. Caché dans la verdure préservée. Lou Soubran signifie « le plus haut ». Le futur Domaine de Gairaut, livré au premier semestre 2019 par Altarea Cogedim, culminera, à sa manière, au sommet d’un concept conjuguant beauté classe, services et art de vivre. Jadis, fêtes somptueuses et grandes tablées rythmaient le coeur de cette colline surplombant Nice. Désormais, vastes terrasses agrémentées de bois clair, transparences et vitrages s’effaceront pour ouvrir des volumes spacieux sur la zénitude absolue. Autrefois, une piscine, un stand de tir en sous-sol, deux serres, un terrain de badminton faisaient l’admiration des invités. Bientôt, les quelques privilégiés profiteront d’un nouvel éventail de loisirs privés : piscine de 25 mètres à débordement, tennis, spa-fitness, puttinggreen, parcours de santé. Et puis, il y a la vue. Intacte, elle. Extraordinaire. Offrant une échappée belle sur toute la baie des Anges, au-dessus de laquelle régnait le roi Jaquou. Le paysage a été préservé. La diversité du parc, sa forêt, ses chemins, ses restanques bordées de pierres sèches, ses 250 oliviers toujours vigoureux, ses cyprès séculaires, ses pins, ses agrumes, amandiers, figuiers… règnent à jamais.
Béton a minima
La nature. Le plus grand luxe. Chère aux promoteurs d’Altarea Cogedim. « Nous avons le respect du site et du patrimoine », clame Philippe Jossé, directeur général. La chapelle désacralisée, le cadran solaire de deux tonnes restent en l’état, car « il est important de conserver l’histoire du lieu. » Marc Raspor, directeur de Cogedim-Méditerranée, renchérit dans cette volonté de limiter le béton : « Nous ne voulons pas maximiser la construction. Nous ne construirons que 35 % de ce que nous autorisait le plan local d’urbanisme. L’emprise au sol sera seulement de 5 % du terrain couvrant cinq hectares. » Rattrapé par les affaires, Jacques Médecin quitta son nid d’aigle nissart en 1990. Le ministre du Budget de l’époque, Michel Charasse, ordonna, dès 1992, la saisie de la demeure. Dix ans plus tard, elle fut vendue dix fois moins que son estimation et revint à un marchand de biens pour 565 000 euros. Bradée, mais ancrée dans le patrimoine local. En 2017, Azuréens, Français, Scandinaves, Moyen-Orientaux qui ont déjà permis de commercialiser 60 % du programme, perpétueront le souvenir d’un fief gravé à jamais dans l’ADN de Nissa la Bella…