Albert II, un prince dans la cité de ses aïeuls
Historique ! Hier, le prince Albert de Monaco marchait dans les pas de sa mère, la princesse Grace, en se rendant dans la capitale du parfum à l’occasion d’une visite « amicale »
La place du Petit-Puy pleine, des curieux qui secouent drapeaux tricolores et monégasques distribués pour l’événement, des élus sur les marches de la cathédrale et un ciel bleu pendant quelques minutes… Hier, la cité des parfums s’était mise à l’heure monégasque pour la venue du souverain. Après s’être entretenu quelques minutes avec le maire de la cité, le prince Albert II faisait son apparition devant la foule. Une foule dense et diverse, de tous les âges et de toutes les nationalités, surprise par la disponibilité du souverain. « Il se laisse vraiment approcher, je ne pensais pas » ,témoigne une jeune fille qui aura droit à sa photo en sa compagnie une fois les allocutions terminées.
« L’influence bienveillante des Grimaldi »
Jérôme Viaud, maire de la cité, commençait par souhaiter au Prince la bienvenue à Grasse, « terre de fleurs et de parfums, ville d’art et d’histoire. Un endroit où vos aïeuls ont joué un rôle majeur et où vous êtes aujourd’hui notre invité d’honneur ». L’occasion de remercier la famille Grimaldi pour « son influence bienveillante sur le pays grassois, dévasté par la disette et les épidémies en créant, soutenant et refondant les villages de Magagnosc, Cabris, Mouans-Sartoux, Pégomas ou Valbonne. Une histoire qui nous invite à soigner les liens du passé qui nous unissent. » Hier, le premier magistrat espérait que la visite officielle du souverain resterait dans la mémoire du Prince. « Votre venue marquera mon mandat et marquera ma vie. Vive l’amitié franco-monégasque.» Un discours amical longuement applaudi et vivement apprécié par le prince Albert qui prenait ensuite la parole. S’adressant à tous les présents, le souverain déclarait sa joie d’être « dans cette belle ville de Grasse. Merci pour cet accueil si chaleureux ici, un endroit que je visite pour la première fois de façon officielle (malgré plusieurs visites officieuses) en dépit de la proximité de votre ville avec la Principauté. Une omission aujourd’hui réparée et j’y suis d’autant plus sensible que des liens anciens, historiques, nous unissent. Deux membres de ma famille s’y sont succédé entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle. Jean-André Grimaldi et son neveu, Augustin, qui prend sa succession, étaient ainsi évêques à Grasse et seront des facteurs communs de l’histoire de nos territoires et acteurs majeurs de leurs constructions. » Une déclaration qui précédait la visite du monument religieux dans lequel ses aïeuls ont officié au Moyen Âge. Un moment d’intimité de plusieurs minutes après lequel le Prince se rendait particulièrement disponible.
Archives exhumées
Serrant des mains et posant même pour quelques photos. Il était ensuite temps d’arpenter la ville à pied pour se rendre jusqu’au MAHP. Là-bas, guidé par Olivier Quiquempois, conservateur du patrimoine et directeur des musées de la cité, son altesse sérénissime découvrait des archives exhumées spécialement pour lui parmi lesquelles des photographies de l’artiste grassois Charles Nègre, né et mort dans la cité. À peine le temps de feuilleter quelques ouvrages que le souverain signait le livre d’or avant d’aller inaugurer le parterre de roses planté dans le jardin du MAHP, en hommage à la venue de sa mère, la princesse Grace de Monaco, il y a soixante-trois ans (lire par ailleurs). Un moment suivi d’un cocktail donné dans les jardins puis d’un déjeuner privé à la villa Fragonard auquel très peu étaient conviés. La visite s’achevait à 14 heures alors que le prince regagnait le rocher monégasque.