Nice-Matin (Cannes)

Des fleurs pour Chanel

En pleine période de cueillette de la tubéreuse pour la maison Chanel, Joseph Mul et son gendre Fabrice Bianchi ont ouvert les portes de leur domaine à Pégomas

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Au domaine Mul, à Pégomas, la cueillette de la tubéreuse bat son plein. Les fleurs serviront à la création de parfums pour la maison Chanel.

Un parfum puissant et enveloppan­t, des fleurs blanches immaculées, la tubéreuse a pris ses quartiers dans les champs de Joseph Mul depuis six ans. Une culture qui respecte le sol et n’utilise aucun produit chimique. Une histoire de transmissi­on dans la famille Mul qui s’opère depuis cinq génération­s. Il y avait la rose de Mai – ou rose Centifolia – le géranium rosa, le jasmin ou encore l’iris. Depuis quelques années, la tubéreuse a donc fait son retour et s’est installée sur 1,5 hectare.

Une cueillette d’août à novembre

« Les bulbes sont plantés début avril sous un paillage pour éviter les grosses levées d’herbe, explique Fabrice Bianchi, gendre de Joseph Mul. Notre culture est faite de façon biologique, nous n’utilisons pas de désherbant chimique. » Le paillage limite donc la pousse de l’herbe qui est arrachée à la main lorsqu’elle tente de se frayer un chemin parmi les fleurs. Puis, d’août à novembre, place à la cueillette. Des saisonnier­s viennent alors renforcer les équipes déjà présentes pour récolter la délicate fleur blanche. Munis de paniers et de toiles de jute, ils ratissent les sillons et progressen­t rapidement en formant des lignes. La fleur étant très fragile, Joseph Mul a tenu à dispenser quelques conseils pratiques avisés : « Tenir la hampe florale tendue et ramasser les fleurs en les tirant vers le bas, en les épluchant. » La cueillette est ensuite directemen­t envoyée à l’usine où elle est pesée. Les pétales sont alors immédiatem­ent expédiés dans l’extracteur. « Dès la fin du mois de novembre, nous arrachons les bulbes, poursuit Fabrice Bianchi. Ils sont préservés du froid, nettoyés et dédoublés. Nous ne conservons alors que les quatre bulbillons les plus jeunes pour régénérer le matériel végétal. » Tout l’hiver, les bulbes restent stockés dans des caisses plongées dans le noir à une températur­e comprise entre 5 et 10°c. « Nous laissons reposer nos parcelles entre chaque culture, insiste Fabrice Bianchi. C’est pour ça que certaines d’entre elles sont vides. » À l’heure des plantation­s, plusieurs parcelles de tubéreuses sont créées selon la taille des bulbes. Les plus gros fleurissen­t les premiers, en août et en septembre, les autres sortent plutôt en octobre et en novembre. Le tout dans le plus grand respect de la terre qu’ils cultivent. « La finalité pour nous est la qualité, confie Fabrice Bianchi. Nous ne pratiquons pas de culture intensive. » Une variété de plus dans les champs de Chanel dont le partenaria­t avec la maison Mul dure depuis 30 ans maintenant.

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Fabrice son gendre (à droite) et Joseph Mul Chanel. parfumeur de Olivier Polge, Bianchi entourent Retour en petit train pour l’équipe de cueilleurs qui revient avec des paniers chargés de tubéreuses fraîchemen­t ramassées.
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Textes : Claire CAMARASA ccamarasa@nicematin.fr Photos : Cl. C.

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