Nice-Matin (Cannes)

À l’affiche de Cannes cinéma

L’associatio­n cinéphile fait sa rentrée avec le réalisateu­r Pascal Thomas, jusqu’à ce soir, fête les trente ans des rencontres cinématogr­aphiques en novembre, et prépare Cannes Séries en avril

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Trois jours avec... Pascal Thomas

Une avec têtede fauxde professeur­airs à Cabu, Zébulonson ami disparu.de Pascal Toute Thomas,la complexité­dont l’esprit semblede la comédie. toujours Depuisau service mardi, le cinéasteLe­s maris, du les joyeux femmes, marivaudag­eles amants est l’invité de Cannes Cinéma, pour trois jours de projection­s et rencontres avec le public. Après Valentin, Valentin, mardi, puis Pleure pas la bouche pleine et Les maris… mercredi, il présente Mon petit doigt m’a dit ( h), Mercredi folle journée ( h) et La dilettante ( h ) aujourd’hui à la Licorne (entrée de , à , € la séance, voir ci-dessous). Le reflet d’une oeuvre ? « Oh, vous êtes trop sérieux pour moi ! s’amuse d’emblée l’intéressé, qui compte néanmoins  longsmétra­ges à son actif. Parfois, je suis surpris du nombre de films que j’ai réalisés, alors que je n’ai jamais usé du mot oeuvre ou carrière. J’ai toujours été dans l’instant, avec l’envie de tourner pour raconter une histoire légère, en essayant d’y mettre le plus de fantaisie possible, sans jamais se prendre au sérieux ». On se hasarde quand même à évoquer des « comédies sociétales », bien en phase avec les moeurs de leurs temps. Et le cinéaste iconoclast­e, qui réclame une assiette de fruits en entrée à l’heure du déjeuner, nous rembarre avec la même humilité désinvolte : « C’est la vie que je traverse, et je n’ai jamais envisagé mes films comme des phénomènes de société. Il s’agit juste de rendre les choses moins graves. Vous savez, Cocteau a dit : pourquoi faire des tragédies, alors que la comédie contient la tragédie ? Moi en tout cas, je n’arrive pas à me classer, même maintenant. » Qu’importe. L’ancien journalist­e de Paris Presse, chroniqueu­r du e art, aussi bien pour MarieClair­e que pour Lui (!) a imprimé sa patte fantaisist­e et décalée sur le cinéma français, dont il reflète une certaine vague, anti Nouvelle Vague. Avec des comédies à moindrequi ont souvent budget, fait mais leur Bankable,plein d’entrées.Pascal Thomas ? « J’ai peutêtre la prétention de ne pas ennuyer les gens. Déjà à l’école, où j’étais très mauvais élève, je faisais le couillon en classe, sourit ce garnement de  ans, qui semble toujours à la recherche d’un bon coup à jouer. Ou d’un bon mot à proférer. Je ne me considère pas du tout comme un intello, mais j’ai le goût de l’esprit français, et de sa fantaisie ». La suite de Celles qu’on n’a pas eues ! Un amoureux des acteurs, aussi. Qui a révélé l’inénarrabl­e Bernard Ménez en Chaud lapin (« Je cherchais d’abord un beau mec, et puis Bernard a surgi, et c’était lui. Menez, c’est un personnage molièresqu­e, quand il entre, tout le monde se marre. Dans Chaud lapin, mon héroïne n’est pas séduite par un Don Juan, mais par un Scapin ! ») Fait tourner (en bourrique) Vincent Lindon en papa débordé par une folle journée, et pérorer Galabru en séducteur de pacotille pour Celles qu’on n’a pas eues. Ou encore mis en avant le talent de Catherine Frot en dépoussiér­ant Agatha Christie (qui rit !) dans Mon petit doigt m’a dit. Même si l’auteur de cette drôle de trilogie policière (avec André Dussollier) reste définitive­ment fâché avec sa Dilettante. Une histoire de gros cachet, que le réalisateu­r ne parvient toujours pas à avaler. « Pour notre quatrième film, elle a eu des exigences d’argent qu’on ne peut satisfaire qu’au détriment de la production et des autres participan­ts au film, alors qu’à côté, elle soigne son image d’actrice généreuse. C’est ce qu’il y a de pire avec les célébrités, et je ne veux plus travailler avec elle ! ». En revanche, Pascal Thomas garde une tendresse pour le chanteur Julien Doré, auquel il a offert son premier rôle pour le grand écran (Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d’amour). « Je voulais un jeune premier de comédie, et il convenait. Quand il m’a adressé ses premiers textos, j’ai remarqué qu’il ne faisait aucune faute d’orthograph­e ni de français. Je me suis dit : ah, enfin quelqu’un qui maîtrise notre langue ! Mais quand il a commencé à répéter, ça sonnait un peu faux, alors que j’entendais des traces d’accent dans sa voix. Quand j’ai su qu’il était originaire d’Alès, je lui ai dit de ne surtout pas le cacher, et il a joué juste, avec l’accent ! ». Des anecdotes, le créateur du prix du Carosse d’or pour la Quinzaine des réalisateu­rs au Festival de Cannes en regorge. Confidence­s pour confidence­s, il tournera bientôt la suite de Celles qu’on n’a pas eues, avec un casting quatre étoiles (José Garcia, Pierre Arditi, Daniel Ceccaldi, André Dussollier, Bernard Menez), « sur le thème de tous mes films : ces mecs qui font des bides, et se prennent des râteaux ». Oui mais ceux-là, on en redemande !

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