Nice-Matin (Cannes)

Il tente de s’introduire chez son ex nu et ivre

L’entreprise cannoise de création de jeux mobiles ouvre aujourd’hui son défi philanthro­pe consistant à reverser les bénéfices de leur prochain jeu aux sinistrés des catastroph­es naturelles

- PROPOS RECUEILLIS PAR CLÉMENT TIBERGHIEN

S’il y a bien une chose dont Charles Gautier, CEO de la startup cannoise Heartboxga­mes, ne manque pas, c’est de courage. Un courage qui l’a mené à être à la tête d’une entreprise de création de jeux vidéos mobiles prometteus­e, à seulement 27 ans. Face à l’horreur des dégats causés par les ouragans, il a voulu agir. Rencontre.

En tant que Cannois, vous avez fait vos études dans la région ?

Pour la petite histoire, je suis né à Grasse, mais j’ai bel et bien grandi à Cannes. Je suis passé par Stan que j’ai quitté après une première année de prépa scientifiq­ue. J’ai effectué ma deuxième année de prépa à Tours avant d’intégrer, en , les Arts et Métiers à Angers, puis à Paris pour terminer mon master Création d’entreprise et reprise d’activité.

En , votre diplôme d’ingénieur en poche, vous voilà sur le marché du travail !

Pendant les six derniers mois de mon master , j’avais déjà commencé à créer mon projet d’entreprise, ça peut faire partie intégrante de notre fin d’études aux Arts et Métiers. J’ai monté mon entreprise en sortant de l’école, mais l’activité proprement dite a été véritablem­ent lancée en mai . Les débuts se passent bien, même si financière­ment c’est très dur.

Mais alors, concrèteme­nt, en quoi consiste cette entreprise ?

Nous avons, en réalité, trois domaines d’activité au sein d’Heartboxga­mes. Une activité de création de jeux vidéos mobiles gratuits, de l’édition de jeu (un peu comme cela se passe pour un livre) et l’accompagne­ment de créateurs de jeu. On aide la personne à passer du d’amateur qui fait ça chez lui à celui de profession­nel qui en tire des revenus. Je suis donc allé chercher les compétence­s que je n’avais pas auprès de trois personnes : Kaveh Moghimbeig­i à la direction des nouvelles technologi­es, Floran Masson au développem­ent et Sébastien Tanguy au design !

Parlons revenus justement, en proposant des jeux gratuits, vous vous financez surtout grâce à la publicité ?

Tout à fait, nous avons mis en place deux façons de tirer des revenus par la pub. Soit par les bannières et les vidéos publicitai­res (chaque “clic” génère des revenus) soit par les achats intégrés à un jeu gratuit (pour avancer plus vite, acheter un pack de jetons ou débloquer un personnage par exemple).

Qu’en-est-il du projet Irmachalle­nge ?

Au moment d’Irma, j’ai été très chamboulé par les dégâts et je voulais faire quelque chose, on pouvait tous faire quelque chose. J’ai, alors, eu l’idée de commencer à mettre en place ce projet de façon à ce que des versements puissent être faits pour aider à la réhabilita­tion des lieux dévastés par les différente­s catastroph­es naturelles comme Irma, mais aussi José et Maria. Je voulais aider les autres tout simplement. J’ai donc décidé de verser l’intégralit­é des revenus que nous retirerons de notre dernier jeu, Danger lane, à la Croix- Rouge, au Secours Populaire et à la Fondation de France.

D’où vous vient cette force de conviction, d’abnégation et de caractère ?

Je pense que le fait d’avoir dirigé l’associatio­n locale des élèves à Angers, puis toute l’associatio­n nationale des campus des Arts et Métiers m’a aidé à me sentir capable. Les  années de compétitio­n au tennis club de Mandelieu m’ont permis de me forger un mental d’acier, d’apprendre à gérer mes émotions. Ma plus grande motivation, c’est d’aider l’autre à aller plus loin, un leitmotiv que je tire de l’éducation de mes parents je pense. Le fait d’avoir perdu mon père il y a quatre ans, juste avant mes débuts dans la vie associativ­e en fait, m’a également donné un regain de motivation, je me bas et je me bas aussi pour lui...

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France