Nice-Matin (Cannes)

VTT Bruni : « C’est de la folie » Du beau monde sur la Transvallé­enne

Le Cagnois a été sacré champion du monde le 10 septembre dernier à Cairns en Australie. Rentré à Nice mardi soir, le pilote de 23 ans s’est replongé dans la quête de son deuxième titre planétaire

- GREG GERMAIN RECUEILLI PAR CHRISTOPHE­R ROUX

Les champions ne se contentent jamais des titres amassés et des victoires passées. Ils en veulent toujours plus. Dans cette caste, Loïc Bruni ne fait pas exception. Déjà sur le toit du monde en , malheureux en  (roue cassée), le Cagnois de  ans a reconquis la couronne planétaire le  septembre dernier. Un exploit qui lui a valu un accueil en fanfare, mardi soir à l’aéroport de Nice. Entouré d’une trentaine de proches et amis, l’Azuréen de l’US Cagnes a pris le temps de savourer son succès.

Loïc, famille et amis vous ont réservé un superbe accueil…

Ma soeur et mon père ont tellement insisté pour que je leur donne mon heure d’arrivée, que je me suis demandé s’ils ne m’avaient pas organisé un truc. Je n’en avais pas forcément envie au départ parce que je viens de faire un long voyage. Ça fait deux semaines que je vadrouille en Australie avec ma copine. Je suis un peu fatigué mais finalement voir tous ces gens c’est grave cool. C’est un super moment qui n’arrive pas souvent dans une vie. Je n’avais pas vraiment eu le temps de savourer mais là c’est l’occasion de le faire. La première édition de la nouvelle épreuve au long cours de l’UCC se dispute dimanche à guichets fermés, et avec de grosses pointures au départ…

Comme sa cousine la Transvésub­ienne en son temps – en 1988 –, la Transvallé­enne West n’a pas attendu de mûrir pour attiser la curiosité des vététistes, y compris des plus grands. Ce week-end, pour la première édition de cette nouvelle Transvé disputée entre Thorenc et Théoule-sur-Mer, ils seront en effet plus de 300 concurrent­s au départ. Certains pour le seul plaisir de traverser les Préalpes d’Azur et plonger à VTT jusqu’aux plages de la Méditerran­ée; et d’autres avec de sérieuses prétention­s au classement. Parmi eux, il y a deux noms qui se dégagent et font office de favoris : Julien Absalon et Alexis Chenevier. Le premier est double-champion olympique et quintuple

Le titre de  était « presque une surprise ». Quelle saveur a celui glané cette année ?

Il n’y a pas de titre plus beau que l’autre. Le premier, comme toute première fois, aura toujours une saveur particuliè­re. Le deuxième, c’est une confirmati­on. Gagner une fois, ça peut être le coup d’un jour. Le faire deux fois, ça veut dire que ce n’est plus de la chance. C’est que tu fais bien les choses. Après votre mois de juin tronqué par une blessure à la jambe, cette champion du monde de cross-country. Rien que ça. Le second a quant à lui remporté cinq fois la redoutable Transvésub­ienne, celle-là même où son adversaire précité n’avait réussi qu’à prendre la 8e place lors de son unique participat­ion, en 2009. Chacun à leur façon, ils ont marqué l’histoire du VTT français, et ce duel inédit sur les sentiers ouest des Alpes-Maritimes sera peut-être un nouveau chapitre de cette histoire. A moins qu’un outsider s’immisce aux avant-postes et bouscule les pronostics, à l’instar du local de l’épreuve Julien Trarieux, qui avait remporté en 2016 le nonmoins prestigieu­x et relevé Roc d’Azur Marathon, au nez et à la gâchette des meilleurs spécialist­es mondiaux. L’histoire serait belle aussi. Elle le sera dans tous les cas pour ces trois grands champions, ainsi que pour les centaines de vététistes qui emboîteron­t leurs roues dimanche pour une folle virée sur les

victoire est encore plus belle…

Ouais, c’est une bonne surprise. Cette année était un peu plus en dents de scie par rapport à . J’ai été moins régulier, surtout en début de saison avec les blessures. Ce n’était pas la folie, puis j’ai senti que ça revenait petit à petit. J’ai vraiment axé ma fin de saison sur les Mondiaux. Je me suis préparé physiqueme­nt pour ça. Je suis arrivé en confiance à Cairns. Quand tu sais que tu as tout fait pour être prêt, ça change chemins mouvementé­s du 06, hommes et femmes, en VTT classique ou électrique, héros prématurés d’une épreuve à peine née mais déjà emblématiq­ue. forcément la donne. Je me suis senti en mesure de bien faire sans penser gagner. Surtout qu’il y avait Mick Hannah, le local, que je croyais imbattable (e à l’arrivée). On a tout préparé comme il fallait avec le Team (Specialize­d). Ça a marché. C’est de la folie. J’avais gagné ma première manche de Coupe du monde là-bas (en ), c’est une piste qui me convenait.

« Je ne suis pas l’égal de Fabien Barel »

Ce titre vous permet de devenir l’égal de Fabien Barel, également double champion du monde ( et )…

Je ne suis pas l’égal de Fabien. Il a fait bien plus de choses que moi. J’espère remplir ma carrière autant que lui voire plus. En France, il n’y a pas beaucoup de grands noms comme le sien ou celui de Nicolas Vouilloz (septuple champion du monde). C’est donc cool, juste au niveau du palmarès, de me mettre à leur niveau. Pourquoi pas continuer à regarder du côté de Nico, j’espère n’être qu’au début de quelque chose. Maintenant, je ne veux pas penser à chasser tous les titres chaque année. Je veux avant tout me régaler sur le vélo.

La prochaine étape, c’est remporter enfin le classement général de la Coupe du monde ?

Je m’étais préparé pour ça à la base cette année mais après tout ce qu’il s’est passé, ça n’a pas été possible. Je finis quand même e donc j’ai sauvé les meubles. Après, c’est sûr que j’aimerais bien la gagner cette Coupe du monde.

Il y a deux ans, vous disiez poursuivre vos études pour « faire plaisir à (votre) mère » et ne pas côtoyer que des pilotes. Ce titre change-t-il la donne ?

J’ai réfléchi en début de saison. Il est clair que j’ai toujours en moi le besoin de prendre l’air hors du monde du vélo, de voir d’autres visages. En janvier, j’ai finalement décidé de prendre une année sabbatique. J’ai fini mon Master  mais je ne me sentais pas capable d’être bon en Master  à Skema (école de commerce) tout en continuant le VTT. J’ai senti qu’il était important de ne pas tout faire en même temps pour durer. Pour l’instant, je ne sais pas ce que je veux faire plus tard. Même si j’ai toujours aimé le design sans suivre pour autant une formation.

 ??  ?? Quadruple champion de France (-- et ) et double champion du monde Elite, Bruni rêve désormais de remporter le classement général de la Coupe du monde en . (Photo C.R.)
Quadruple champion de France (-- et ) et double champion du monde Elite, Bruni rêve désormais de remporter le classement général de la Coupe du monde en . (Photo C.R.)
 ??  ?? Le quintuple vainqueur de la Transvésub­ienne, Alexis Chenevier, aura fort à faire dimanche pour s’offrir une e Trans, cette fois-ci à l’Ouest du départemen­t. Julien Absalon sera son principal adversaire. (Photo G.G.)
Le quintuple vainqueur de la Transvésub­ienne, Alexis Chenevier, aura fort à faire dimanche pour s’offrir une e Trans, cette fois-ci à l’Ouest du départemen­t. Julien Absalon sera son principal adversaire. (Photo G.G.)

Newspapers in French

Newspapers from France