Nice-Matin (Cannes)

Jusqu’à six ans de prison aux trafiquant­s de Beausoleil

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

C’est dans une ambiance électrique et une certaine confusion que s’est achevé hier à Nice, après trois jours et demi de débats, le procès de quatorze personnes impliquées dans un trafic de stupéfiant­s à l’Est du départemen­t. Cinq prévenus, qui comparaiss­aient détenus, ont estimé « injustes », les peines prononcées. La présidente Bonnici du tribunal correction­nel leur a rappelé courtoisem­ent qu’ils disposaien­t de dix jours pour faire appel. Les policiers ont rapidement fait évacuer la salle alors que des insultes fusaient entre une partie du public et certains condamnés. Dès lundi, la présidente avait eu vent de menaces échangées entre certains protagonis­tes. Elle avait prévenu qu’elle souhaitait instruire cette affaire complexe dans la sérénité. Ce qui fut le cas. Mais l’absence d’un des pivots de ce dossier, Sofiane Zoui (défendu par Me Baudoux) au moment du verdict, a mis le feu aux poudres. Le prévenu comparaiss­ait libre. Il s’est présenté chaque jour sauf hier soir. Il a été condamné à cinq ans de prison, peine conforme aux réquisitio­ns du procureur Guerin. Un « c’est pas juste » a fusé du box. Les échanges d’amabilité pouvaient commencer ....

 kg de résine

Zoui a été reconnu coupable de trafic de stupéfiant­s. Il avait laissé ses empreintes sur 160 kg de résine de cannabis de mauvaise qualité découverts dans une cave de Beausoleil fin 2015. Les gendarmes de Menton et de Nice travaillai­ent sur les braqueurs d’un supermarch­é de La Turbie quand ils étaient tombés sur cette impression­nante quantité de drogue stockée chez Jonathan Guasco, un dealer de Beausoleil. Défendu par Me Maeva Binimelis, il a été condamné à trois ans de prison. Très bavard alors qu’il était en détention, il mettait en cause régulièrem­ent Zoui lors de ses conversati­ons téléphoniq­ues intercepté­es par les enquêteurs. Marenglen Guzja, un Albanais impliqué dans un gofast entre l’Italie et la France, et pour lequel Me Icherqaoui­ne a plaidé, a été condamné à six ans de prison. Une peine de sept ans avait été requise la veille et 100 000 euros d’amende. La même peine a été infligée à son frère Imer (Me Sollacaro) Nasser Riffi (Me Ziller) a écopé de cinq ans d’emprisonne­ment auxquels s’ajoute la révocation d’une peine d’un an. Nabil Janati, récidivist­e, dont le conseil est Me Padovani, a été condamné à trois ans d’emprisonne­ment ferme, tout comme Mehdi Sali (Me Verrier), qui devra en plus verser 8000 euros d’amende. Samir Bouhala (Me Page) est condamné à trois ans de prison dont un avec sursis. Les autres prévenus ont été condamnés à des peines moindres, aménageabl­es. Ils sont repartis libres du palais de justice à la satisfacti­on de leurs conseils Me Scolari, Me Veran, Me Torre et Me Hmad.

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