Nice-Matin (Cannes)

Se remettre à l’endroit

Monaco reçoit Montpellie­r au Louis-II, là où mardi soir Porto est venu rouler sur les champions de France (0-3). Trois jours après le couac, la bande à Leonardo Jardim doit relever la tête

- MATHIEU FAURE

En 2009, Todd Philipps donne au monde l’hilarant « Very bad trip ». Le synopsis est simple, quatre potes filent à Las Vegas pour y enterrer une vie de garçon. Au matin de la première soirée, le quatuor n’est plus qu’un trio puisque le futur marié a disparu. L’un a perdu une dent, un tigre dort dans la salle de bain de la chambre d’hôtel et un bébé est caché dans un placard. Personne ne se souvient de la nuit précédente. C’est un peu l’état d’esprit de l’escouade monégasque depuis mercredi matin. Que s’est-il passé mardi soir au Louis-II ? Porto est passé par là et a tout emporté sur son passage : les trois points, la sérénité monégasque du moment pour ne laisser que des doutes et interrogat­ions derrière un score sévère et sans appel (0-3). Même le très calme Fabinho n’a pas été tendre avec la prestation des siens : « On a été une équipe prévisible. On a essayé de faire que des centres contre une équipe avec des défenseurs de deux mètres qui ont gagné tous les ballons aériens. On n’a pas trouvé d’autres solutions. On n’a même pas essayé, on a fait que ça. » Après la cinglante défaite de Nice (0-4), la théorie de l’accident avait été mise en avant, à raison sur le moment. Cette fois, moins de trois semaines après le fiasco de l’Allianz Riviera, l’AS Monaco est retombée dans ses travers, notamment défensifs. Ce qui est plutôt surprenant quand on sait que Jardim a construit ses récents succès sur sa charnière centrale Glik-Jemerson. Et si la force de l’ASM depuis un an devenait, parfois, sa faiblesse ? On ne remet pas en cause la qualité du duo, loin de là, mais plutôt sa fraîcheur mentale et physique. Sur les 14 derniers mois, les deux centraux ont joué 126 matches entre l’ASM et l’équipe nationale (66 pour Glik, 60 pour Jemerson). Rarement décevants, les deux défenseurs centraux jouent beaucoup, pour ne pas dire tout le temps, et se blessent rarement. Derrière le binôme, Raggi, 33 ans, picore les restes (aucune apparition cette saison) et Jardim s’interroge encore sur Kongolo : «Il progresse, peut jouer dans l’axe ou à gauche. Il a un peu de difficulté dans la constructi­on, on va essayer de le faire progresser ».

Se réveiller en leader...

Bien entendu, la déconvenue de mardi soir n’est pas la conséquenc­e directe du mauvais match de la charnière. C’est tout le collectif qui était à côté de ses pompes. Moins précis, moins impliqué, moins surprenant, moins incisif. Et dans un match de Ligue des champions, ça ne pardonne pas. Mais Montpellie­r n’est pas Porto et on voit mal l’escouade de Michel Der Zakarian presser les Monégasque­s comme le faisaient les milieux de portugais. En Ligue 1, Monaco a suffisamme­nt de marge sur ses adversaire­s pour gagner des matches sans être flamboyant. C’est un peu l’idée du jour, relancer la machine. Gagner sans pour autant se préoccuper de la manière. Surtout avant une trêve internatio­nale qui doit permettre de panser certaines plaies. Même si c’est un détail qui ne veut pas dire grand-chose après 8 journées, en l’emportant ce soir Monaco serait leader en attendant le match du PSG, demain, contre Bordeaux. Un petit rien qui permettrai­t de tempérer le raté de Porto et de tourner la page. Car ce qui compte n’est jamais la chute mais bien l’atterrissa­ge.

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(Photo J-F. Ottonello) A l’image de son capitaine Falcao, Monaco doit se remettre la tête à l’endroit après la gifle de Porto (-).

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