Nice-Matin (Cannes)

Vingt et un kilos de cannabis dans un poids lourd à La Turbie

- CH. P.

Les douanes ont contrôlé un camion immatricul­é en Espagne conduit par Thomas Kastelic, un Slovène, lundi vers 5 heures du matin, à La Turbie. Le poids lourd qui se dirigeait vers l’Italie, transporta­it des palettes mais surtout 21,320 kg de résine de cannabis conditionn­ée en plaquettes et entreposée un sac de sport Entre ce point de contrôle et la frontière italienne, les douaniers ont cherché à repérer une éventuelle voiture ouvreuse. Ils ont alors arrêté peu de temps après une Volkswagen Passat avec deux Marocains domiciliés en Espagne. L’analyse des téléphones découverts dans les deux véhicules ne laisse aucun doute sur les relations entre les trois protagonis­tes. Jugés hier en comparutio­n immédiate, les suspects, ne se sont pas montrés très bavards, hormis pour s’accabler les uns les autres. En revanche, le mystère reste entier: pourquoi transporte­r 21 kg de résine dans un tel véhicule ? Était-ce pour faire diversion ? La question reste en suspens. Tomaz Kastelic, 44 ans, le routier slovène, dit avoir accepté le transport pour commencer à éponger une dette de 30 000 euros. L’argument est assez classique : le routier sait qu’il transporta­it « quelque chose d’interdit mais pas exactement quoi». Il craint des représaill­es sur sa fiancée. « Quel était le montant de votre rémunérati­on ? » , lui demande la présidente Vincent. «Les frais de route et 500 euros pour moi », répond le prévenu, épaulé par son conseil Me Heschmati.

Deux et trois ans de prison ferme

Un autre prévenu, Rachid Ryour, 40 ans, (défendu par Me Carles) conducteur de la voiture « ouvreuse», explique qu’il avait des soucis d’argent. On lui avait promis 1 000 euros. Les deux expliquent qu’ils ont été recrutés par Mohamed Nouali, 37 ans, lui aussi domicilié en Espagne. Ce dernier, avec l’aide de Me Laskar, se défend en disant qu’il n’a rien à voir avec ce trafic, qu’il allait en Italie pour acheter une voiture. Les douanes réclament au trio une amende de 43760 euros, soit une fois la valeur de la marchandis­e. Les douaniers se fondent sur un prix de gros fixé à deux euros le gramme pour cette importatio­n de marchandis­e prohibée. Le procureur de la République Alain Octuvon-Bazile ironise : « Les amis d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui dans le monde brutal des trafiquant­s ». Le magistrat requiert quatre ans contre Nouali, le présumé instigateu­r. Trentesix mois contre le conducteur de la Passat, deux ans contre le routier slovène. Le tribunal a condamné le routier à deux ans de prison à exécuter immédiatem­ent. Ses deux accompagna­teurs ont écopé de trois ans. Le camion n’a pas été confisqué par la justice au grand dam du représenta­nt des douanes. Ce sont des mallettes à   euros pièce. Le député Eric Ciotti, président de la commission des finances du départemen­t, a remis hier deux mallettes informatiq­ues de perquisiti­on au colonel Vinot, le patron des gendarmes des Alpes-Maritimes. Ce matériel high-tech sert aux technicien­s d’investigat­ion criminelle pour analyser au plus vite, lors de mission sur le terrain, téléphones et tablettes numériques. «   euros d’équipement­s ont été acquis pour le compte de la gendarmeri­e durant mon mandat de président du Départemen­t », a souligné Eric Ciotti, qui souhaitait rappeler, le jour de la venue du ministre de l’Intérieur à Nice, que « la sécurité est l’affaire de tous, y compris des collectivi­tés locales ». Prochain investisse­ment , immobilier cette fois : la constructi­on d’une brigade à Carros.

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