Place du Piolet, les drôles de visages de Richard Pellegrino
S’il est né à Antibes, c’est ici que Richard Pellegrino a effectué toutes ses études. École Frédéric-Mistral, collège Picasso, le futur artiste plasticien éprouvera ses premières émotions artistiques lors des visites scolaires d’expositions. Puis ce sera la découverte de la chapelle du château et de la fresque La Guerre et la Paix de Picasso. « J’ai alors compris que je serai artiste », indique Richard. Son parcours en école de dessin et d’art plastiques puis aux Beaux-Arts de Toulon, le renforce dans sa conviction. Il ouvre, fin 1987, un atelier à Antibes et y éveille ses premières créations, des peintures sur toile et sur divers matériaux de récupération. Il poursuit sa démarche personnelle et expérimente son attirance pour les volumes à travers un travail sur la thématique des totems. C’est finalement dans la lumière d’un atelier inondé de soleil de la place du Piolet, en plein coeur du Damier, qu’il a posé définitivement sa soif de création. «Je suis tout de suite tombé amoureux du lieu, de ces pierres qui vibrent d’un riche passé humain et artistique, de cette lumière, des gens qui y habitent et je m’y sens vraiment bien», raconte-t-il. Une nouvelle étape, presque un nouveau départ pour l’artiste, qui donne libre cours à son inspiration et à sa liberté créative à travers sa peinture et ses collages sur toiles qui dénotent la fascination qu’il a pour les visages : « Le visage est le reflet de notre âme et de notre personnalité. » On l’avait connu s’intéressant aux Indiens Jivaros réducteurs de tête, symboles de la volonté de la société actuelle de formater les êtres. Voici désormais un travail en demi-teintes dans lequel les couleurs sont gommées, estompées en des clairsobscurs qui ne sont finalement que le reflet de ses interrogations. L’évolution est notable mais la démarche s’affine autour des doutes et des interrogations de l’artiste sur l’humain et son cortège de contradictions. Ici il travaille les volumes, sculpte, assemble et crée à mi-chemin entre abstraction et figuration, des êtres hybrides mi-humains, mi-animaux, des chimères qui symbolisent les conflits et les guerres qui agitent le monde. Allez découvrir son talent derrière les volets de bois de son atelier où il cache sa pudeur et son humanité.