 grammes de cocaïne dans la roue

Romero Delgado, un natif d’Espagne de 47 ans, est ce qu’il convient d’appeler une mule. Une petite main payée pour transporter de la drogue. Un gaillard au physique lourd et maladroit, toxicomane depuis ses dix-huit ans. Il comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Nice présidé par Laurie Duca. Vendredi dernier, il a été contrôlé au péage de La Turbie. Dans le coffre de la voiture appartenant à sa maman, une roue de secours qui n’était visiblement pas celle de son véhicule. Dedans, 500 grammes de cocaïne. Romero Delgado a tout reconnu. Il devait amener la coke d’Espagne à Bologne, en Italie, où il était attendu le soir. Il a même avoué un autre transport, en juillet dernier, vers Annecy, alors que personne ne lui posait la question. L’homme, sous anxiolytiques, semble dépassé. «Il tremblait en garde à vue», rappelle son avocate, Me Malaurie Bertei. Avec douceur et fermeté, avec conviction, elle a raconté la peur qui étreint son client, sa panique à l’idée que les membres du réseau ne lui fassent payer ce transport raté. « Il craint des représailles, il n’est pas tranquille, il sait ce qui l’attend.» Elle dit la violence subie par Romero Delgado, tabassé par son père jusqu’à l’âge de 40 ans. Elle exhorte le tribunal à décider d’une injonction de soins pour le sortir de cette spirale de la drogue. La plaidoirie juste de Me Bertei aura été en partie entendue. Romero Delgado a été condamné à 18 mois, avec maintien en détention. Le procureur réclamait deux ans. Il écope de 20000 euros d’amende douanière et confiscation du véhicule de sa mère. Mais aucune injonction de soins. De quoi éveiller des regrets chez son conseil sur ce point. L’homme reste avec ses démons. G.L.