François Busnel : « Je suis gonflé d’envie »
MagazineLe journaliste, animateur du magazine littéraire La Grande Librairie sur France 5, fait un bilan de sa rentrée
Nouveau décor, quête de sens aiguisée, invités exceptionnels, la rentrée de La Grande Librairie, sur France 5, ne passe pas inaperçue. Avec un enthousiasme intact, François Busnel cultive l’esprit d’admiration et la bienveillance. Quel est le sens du nouveau décor empreint de rondeur ?
J’avais envie de rendre l’émission plus conviviale. La bienveillance, la curiosité, la capacité à s’étonner, à s’émerveiller l’emportent sur l’agressivité et les moqueries. Les canapés favorisent la proximité des auteurs, la prise de parole, l’échange pour raconter le monde, offrir des passerelles et surtout de l’inspiration. Dans certaines émissions, les auteurs sont convoqués à un tribunal. Cela ne grandit ni la télévision, ni la littérature, ni la démocratie. Pourquoi ces lectures de textes par des comédiens ?
Quand on parle d’un livre, c’est un peu cérébral. Entendre les mots décomplexe, fait résonner une corde intime oubliée. Vos invités sont impressionnants : la romancière Asli Erdogan; le penseur Yuval Noah Harari, Raphaël Esrail, dernier survivant d’Auschwitz… Ce sont des personnes plus grandes que nature, que la vie, par leurs choix, leurs inspirations. Ce qui paraît impossible devient possible. Je recevrai bientôt le Prix Nobel turc, Orhan Pamuk. Matthieu Ricard, Le Clézio, Christian Bobin, Raoul Peck… Une invitation à l’apaisement ce soir ? Ce qui est important, c’est ce qu’ils disent du monde. On ne base pas son existence sur la haine et le dénigrement. Il faut trouver en soi le ressort pour faire taire les pensées tristes. Je suis convaincu que l’admiration et la curiosité soignent les maux contemporains. D’où vous vient cette énergie ?
Je n’en sais rien, mais je suis gonflé d’envie, de l’envie de transmettre, car les belles choses se partagent. C’est une gourmandise devant la vie. Quels auteurs du passé aimeriezvous rencontrer ? Homère, qui invente le roman, et Molière, qui casse les codes du théâtre. Qui sontils, sontils conscients de ce qu’ils font ? La radio ne vous manque pas ?
Si, le micro me démange depuis l’arrêt du Grand Entretien, sur France Inter. J’envisage d’y revenir, pas forcément pour parler littérature…
PROPOS RECUEILLIS PAR ISABELLE MERMIN