Nice-Matin (Cannes)

Aéroport de Nice : la fronde contre la privatisat­ion ne faiblit pas

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Décidément, le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) ne lâchera pas. Depuis la privatisat­ion de la société Aéroports de la Côte d’Azur en 2016, le Scara fait feu de tout bois. Objet de sa vindicte : la crainte que le nouvel actionnair­e ne décide d’augmenter de manière significat­ive les taxes d’aéroport dont s’acquittent les compagnies utilisant les plateforme­s de Nice et Cannes. Après avoir attaqué en janvier dernier le décret de mars 2016 autorisant le transfert au secteur privé de la majorité du capital, le syndicat s’en était pris en septembre dernier à l’Autorité de supervisio­n indépendan­te, qui avait instruit le dossier de privatisat­ion pour le compte du ministère des transports. Hier, toujours devant le Conseil d’État, ce sont cette fois deux arrêtés ministérie­ls qui étaient visés par le Scara : l’arrêté du secrétaire d’État chargé des transports du 28 octobre 2016 autorisant le changement de contrôle de la société Aéroports de la Côte d’Azur et l’arrêté du ministre de l’économie et des finances du 3 novembre 2016 fixant les modalités de transfert au secteur privé de la participat­ion majoritair­e détenue par l’État.

Rejet de la requête demandé

Pour le rapporteur public, un premier fait s’oppose à la démarche du Syndicat. En l’occurrence, il s’agit de la compétence même du Conseil d’État à statuer sur les arrêtés concernés. Deuxième hic, le conseiller d’État estime que le Scara, qui regroupe des utilisateu­rs de l’aéroport, n’est pas forcément légitime pour intervenir au stade de la privatisat­ion. Comprenant que les compagnies puissent s’inquiéter, le rapporteur public a toutefois indiqué qu’il était impossible à ce stade de savoir si les redevances feraient ou pas l’objet d’un réexamen. Le rapporteur public a également estimé qu’il n’était pas suffisant d’indiquer que d’autres privatisat­ions avaient eu des conséquenc­es sur les taxes aéroportua­ires pour contester l’opération. En conséquenc­e, il a demandé aux juges du Conseil d’État, qui se prononcero­nt d’ici trois semaines environ, de rejeter la requête du Syndicat des compagnies aériennes autonomes. ALP

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