Le prix Nobel de littérature décerné au Britannique Ishiguro
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L’Irak a repris, hier, la ville de Hawija, qui était l’un des deux derniers bastions du groupe État islamique (EI) dans le pays, où ne subsiste plus qu’une poche djihadiste dans le désert frontalier de la Syrie. Les forces irakiennes étaient entrées mercredi dans cette ville sunnite de plus de 70 000 habitants, surnommée le « Kandahar d’Irak » en référence au bastion des talibans en Afghanistan. Elles ont progressé très rapidement dans des quartiers entièrement désertés par leurs habitants et où l’EI n’a pas opposé de résistance. De Paris, où il effectue une visite officielle, le Premier ministre Haider al-Abadi, commandant en chef des forces armées, a proclamé à la mi-journée « la libération de Hawija ». « Il n’y a plus que la bande frontalière à reconquérir », a-t-il ajouté, à l’issue d’un entretien avec le président français Emmanuel Macron. Si Hawija a été reprise aux djihadistes – après trois années de pouvoir du « califat » autoproclamé sur des milliers de civils désormais déplacés dans des camps –, les forces irakiennes poursuivent en effet les combats sur un autre front. Depuis le 19 septembre, elles progressent lentement face aux mines déposées par les jihadistes au fur et à mesure de leur retraite, dans le désert occidental frontalier de la province syrienne de Deir Ezzor. Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a martelé, hier à l’issue d’un entretien à Paris avec le président français Emmanuel Macron, qu’il ne voulait pas de « confrontation armée » avec la région autonome du Kurdistan, qui a voté pour l’indépendance, et a appelé les peshmergas (combattants kurdes) à continuer à combattre au côté des forces irakiennes. « Nous plaidons pour la reconnaissance du droit des Kurdes dans le cadre de la Constitution. [...] Il y a un chemin dans le respect du droit des peuples, qui permet de préserver le cadre de la Constitution et la stabilité et l’intégrité territoriale de l’Irak», a déclaré le président français. Piégés dans une embuscade, trois soldats américains ont perdu la vie au Niger mercredi. Une attaque qui a révélé au grand jour à quel point les forces américaines sont impliquées dans la lutte contre les djihadistes dans la région. Le commandement militaire américain pour l’Afrique a confirmé, hier matin, que trois de ses hommes avaient été tués « au cours d’une opération anti-terroriste menée conjointement avec les forces nigériennes à quelque kilomètres au nord de la capitale Niamey dans le sud-ouest du Niger ». Ce sont les premiers morts américains au combat dans le cadre de la mission de lutte contre les groupes djihadistes dans cette région. Un militaire américain était mort dans un accident de voiture au Niger en février. Un quatrième militaire « d’une nation partenaire » a également été tué au cours de cette opération, sans que sa nationalité ne soit précisée, a indiqué Africom. Écrivain des illusions et de la mémoire, le Britannique de 62 ans d’origine nippone Kazuo Ishiguro, auteur des Vestiges du jour, a été consacré, hier, par le prix Nobel de littérature. « Il a révélé, dans des romans d’une puissante force émotionnelle, l’abîme sous notre illusoire sentiment de confort dans le monde », a commenté en français la secrétaire perpétuelle de l’Académie suédoise, Sara Danius, sous les ors de la salle de la Bourse à Stockholm. « C’est un honneur magnifique, principalement parce que cela signifie que je marche dans les pas des plus grands écrivains de tous les temps », a-t-il déclaré à la BBC. Son roman le plus connu, Les Vestiges du jour (1989), avait été porté à l’écran en 1993 par James Ivory avec Anthony Hopkins et Emma Thompson et salué par le prestigieux Man Booker Prize qui récompense une oeuvre de langue anglaise.