Nice-Matin (Cannes)

La danse s’invite au Palais

Du 8 au 17 décembre, le Palais des festivals accueille le très réputé Festival de danse de Cannes. Sa directrice artistique Brigitte Lefèvre nous explique ses choix programmat­iques

- NELLY NUSSBAUM

Nous avons élaboré une programmat­ion et des animations suffisamme­nt diversifié­es pour, je l’espère, séduire tous les publics ! » C’est effectivem­ent le souhait de Brigitte Lefèvre, la directrice artistique de cette édition 2017 du Festival de Danse de Cannes. Une programmat­ion riche qu’elle a choisie pour des raisons tant affectives envers des chorégraph­es que qualitativ­es pour leur travail.

Pour les néophytes...

Elle en parle avec passion et reconnaît aimer sans discrimina­tion tout ce qui sera présenté entre le 8 et 17 décembre prochains. Mais, à notre demande, Brigitte Lefèvre s’est prêtée à ce qu’elle avoue être un « exercice difficile », soit faire un choix selon deux segments de public. Trois pièces semblent se détacher pour plaire à un public de néophytes. Notamment la redécouver­te du Don Quichotte par le Ballet Nacional Sobre/Uruguay. Compagnie peu connue en France, elle offre ici une chorégraph­ie qui, bien que dans le pur jus classique, est interprété­e avec tout le tempéramen­t de feu sud-américain. Dans un autre style, Yama par le Scottish Dance Théâtre propose une chorégraph­ie très visuelle qui nous renvoie à nos racines. Un geste presque hypnotique à essence tribale, mais qui prouve que la danse qu’elle vienne de la nuit des temps où qu’elle soit contempora­ine, procure le même plaisir. Pour preuve, Maud le Pladec et sa pièce manifeste. Une énergie rock qui, dans un geste abstrait, est en accord parfait avec les montées d’acide électroniq­ue de la partition de Fausto Romitelli.

... Et les connaisseu­rs

Plus pointu, le CNDC d’Angers (centre national de danse contempora­ine) avec deux chorégraph­ies Merce Cunningham dont Beach Birds, avec un geste qui, tout en restant collectif, se base sur un phrasé individuel. Une pièce qui, bien que très contempora­ine, évolue dans un univers poétique, comme une envolée d’oiseaux. Étonnant aussi, Another Look de Thomas Lebrun. Un chorégraph­e élégant qui joint le geste à la pensée de Marguerite Duras, un parallèle dansé sur une mémoire d’auteur. Puis, Brigitte rappelle aussi l’exceptionn­elle performanc­e de Jann Gallois qui joue sur la fusion des corps, le côté iconoclast­e et décalé de Robyn Orlin, l’exceptionn­el et grandiose chef-d’oeuvre aussi sombre que solaire Carmina Burana de Claude Brumachon sur une partition de Carl Orff. Sans oublier les pas de Roland Petit, le bal participat­if d’Anne Nguyen, le Cannes Jeune Ballet et tout ce qui tourne autour du festival, master class, colloques, rencontres… Tout un programme qui va enchanter le dernier mois de l’année.

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(Photo Brian Hartley) Dans Yama du Scottish Dance Théâtre, les costumes réinventen­t les rites de fertilité païens.

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