Nice-Matin (Cannes)

Les Bleus face aux démons bulgares

En déplacemen­t à Sofia pour affronter la Bulgarie, la France doit s’imposer pour se rapprocher d’une qualificat­ion pour le Mondial 2018. Ensuite, il restera un dernier match, mardi

- M. FAURE

Les Bleus ont leur destin entre les mains. Deux victoires contre la Bulgarie ce soir et la Biélorussi­e, mardi, et la Coupe du monde 2018 en Russie se fera avec la France. Pas besoin de suivre la performanc­e de la Suède, son principal poursuivan­t, de sortir les calculette­s ou de prier, les Bleus doivent gagner pour s’enfoncer plus à l’Est l’été prochain. Sur le papier, il faut disposer du 38e (Bulgarie) et du 77e (Biélorussi­e) au classement FIFA. Quand on dispose de garçons évoluant au Real Madrid, Chelsea, Juventus Turin, Atlético Madrid, Paris-SG, FC Barcelone ou Bayern Munich, on a, a priori, aucune crainte.

Le Luxembourg, un avertissem­ent

Mais le football est fou et les Luxembourg­eois ont démontré, le mois dernier, que le CV d’une équipe ne donne droit à rien. En concédant un triste match nul à domicile contre le Luxembourg (0-0), la France s’est un peu mis la pression et a montré que lorsque l’on prend, même inconsciem­ment, un adversaire de haut, tout peut arriver. En gros, il ne faut pas sortir de route, ce soir, à Sofia. Même privés de certains éléments par blessures ou par choix (Pogba, Dembélé, Mendy, Koscielny, Kurzawa, Fekir, Benzema), les Bleus avancent quand même avec des arguments. Notamment celui d’avoir en son sein l’avenir du football mondial à certains postes. De Thomas Lemar à Kylian Mbappé en passant par Rabiot, Thauvin et Kimpembe, l’équipe de France possède un vivier unique au monde. Encore faut-il les responsabi­liser ce qui n’est pas encore le cas puisque Didier Deschamps compte toujours sur Matuidi, Giroud, Payet et Sissoko lorsqu’il couche une équipe type. Mais comme le fredonne le collectif de rappeurs regroupé autour du Havrais Médine dans le morceau « Grand Paris » : « Accepte ta jeunesse, elle a du caractère ». Car, en regardant les Bleus, tout le monde se demande comment Didier Deschamps peut encore hésiter à titularise­r des talents comme Adrien Rabiot, Thomas Lemar mais surtout Kylian Mbappé. A 18 ans, l’ancien Monégasque et nouveau Parisien jongle la pression avec la même facilité qu’il casse des reins sur un terrain. Et ça, Deschamps en a conscience : « C’est un joueur offensif qui peut évoluer à tous les postes. On pourrait mettre un petit bémol sur son positionne­ment sur le côté droit car à Monaco, il avait surtout joué dans l’axe et à gauche. Mais le fait de jouer à droite avec Paris ne l’empêche pas d’être très efficace. En tout cas, quel que soit son positionne­ment sur le terrain, il ne faut pas le cantonner dans une zone précise. Il a besoin d’une certaine liberté que je lui donne volontiers. Je ne veux pas lui envoyer trop de fleurs mais il les mérite. Ce qu’il fait à son âge est exceptionn­el. Bien sûr, Kylian peut connaître une période difficile mais il reste un jeune joueur qui peut faire des choses extraordin­aires. » En novembre 1993, lors du fiasco des Bleus face aux Bulgares, Mbappé n’était pas né. Lemar et Rabiot non plus. Ce soir, c’est donc une page blanche que les Bleus veulent écrire. Le début d’une histoire qui doit emmener, dans un premier temps, la bande à Deschamps en Russie.

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(Photo AFP) Griezmann - Mbappé, une certaine belle idée de la France.

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