Nice-Matin (Cannes)

Galderma : la suppressio­n de  emplois confirmée

Après consultati­on entre la direction et le comité d’entreprise, hier, le plan de départs volontaire­s a été acté auprès des 550 salariés du site de Sophia Antioplis. Les employés ne comprennen­t pas

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

La direction a ouvert une grande braderie. » Nathalie Strauss ne décolère pas. La secrétaire du comité d’entreprise et déléguée syndicale CFDT s’est entretenue, hier matin, avec la direction de Galderma lors d’une consultati­on prévue en amont avec le comité d’entreprise. Galderma prévoit, depuis le 19 septembre, un plan de restructur­ation qui menace plus de 400 emplois sur le site sophipolit­ain. « La direction se sert de ce dont elle a besoin pour son nouveau site, qui sera basé à Lausanne, en Suisse. Une centaine de salariés ont trois semaines pour postuler. »

« Bel et bien un plan de sauvegarde de l’emploi »

Au sortir de cette consultati­on du comité d’entreprise, « c’est bel et bien un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) à deux entrées qui est proposé aux autres employés. Avec un plan de départs volontaire­s ainsi qu’un plan de départs contraints. » Le 2 octobre dernier, la direction avait déjà présenté sa situation économique, qui amène aujourd’hui l’entreprise à envisager le plan de restructur­ation présenté hier. « Et le bouquet final, c’est qu’aujourd’hui [hier] les mesures d’accompagne­ment sont insultante­s. Nous avons du mal à comprendre où sont les solutions promises pour tous. C’est un plan au rabais ! » Anne-Laurence Ghilini, également élue au comité d’entreprise, vit très mal cette situation comme l’ensemble de ses collègues: « Nous sommes tous, les 550 employés, directemen­t concernés. Ça fait 20 ans que je travaille pour Galderma. J’ai beaucoup de respect envers la société et les personnes qui la gèrent. Mais aujourd’hui, eux n’en ont pas pour nous. Je me sens trahie. Je n’accepte pas et ne comprends pas la délocalisa­tion du centre de Sophia en Suisse. On tue un fleuron français de la recherche et du développem­ent. »

« Je ne sais pas ce que je vais devenir »

À l’issue de la réunion, le comité d’entreprise a mobilisé une grande partie des salariés à l’écart du site, afin de les informer. « La question que je me pose, c’est pourquoi décident-ils de sauver en priorité les cent personnes aux salaires les plus élevés, sachant que ce sont eux qui ont pris les mauvaises décisions ces cinq dernières années ? », réagit une première salariée, tête basse. « Je suis choqué, témoigne un second. Je ne sais pas ce que je vais devenir et je ne comprends pas. Je n’ai aucune vision d’avenir aujourd’hui. »

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(Photo Eric Ottino) À l’issue de la consultati­on entre la direction et le comité d’entreprise de Galderma, une grande partie des salariés s’est mobilisée à l’écart du site, hier.

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