« N’oubliez pas les quatre Français de l’attentat de Grand-Bassam ! »
Une voix s’est élevée hier matin, en préfecture des Alpes-Maritimes, lors de la rencontre à huis clos avec la déléguée interministérielle chargée de l’aide aux victimes. Une voix de femme. D’épouse. De mère. Celle d’Anne-Marie Arnaud. En plein comité de suivi des victimes de l’attentat du -Juillet , elle a interpellé calmement mais fermement Élisabeth Pelsez. Le mars , quatre mois avant la tragédie de la promenade des Anglais, Anne-Marie perdait son mari dans l’attentat de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire. L’attaque a fait victimes, dont trois soldats des forces ivoiriennes. Quatre Français y ont perdu la vie, dont deux Azuréens : Jean-Pierre Arnaud, ans, le mari d’Anne-Marie, et Jean-Édouard Charpentier, ans, du Cannet. AnneMarie Arnaud et ses deux filles tentent aujourd’hui encore de se reconstruire. Mais la douleur de la perte de leur mari et père vient se doubler du manque de considération de la classe politique pour l’attentat de Grand-Bassam, jamais ou si peu évoqué dans les discours officiels. L’ampleur de l’attentat de Nice semble avoir comme effacé ce drame, assure-t-elle. « Les quatre victimes de l’attentat de Grand-Bassam sont complètement oubliées ! », a courageusement indiqué Anne-Marie Arnaud en comité de suivi, interpellant Élisabeth Pelsez. « C’est fini, cela n’existe plus ! Plus jamais on n’évoque cet attentat ! Il faut qu’on nous écoute ! Mon mari était un ancien militaire, un nageur de combat de Saint-Mandrier, et son cas, comme les trois autres, semble avoir été totalement effacé des mémoires ! » Anne-Marie Arnaud affirme avoir demandé à l’ancienne secrétaire d’État à l’aide aux victimes, Juliette Méadel, une aide pour rapatrier les affaires personnelles de son mari depuis la Côte d’Ivoire. « Elle m’a répondu que c’est impossible, vous vous rendez compte ? Pour quelque chose d’aussi simple ! » Anne-Marie Arnaud, qui s’avoue excédée, dit avoir été rassurée par l’attitude d’écoute de la déléguée interministérielle, Élisabeth Pelsez. « Je l’ai trouvée très attentive. Ce qu’elle m’a dit en tête à tête m’a rassurée. Il ne faut pas oublier ces quatre Français tués ! »