Nice-Matin (Cannes)

Gaveliers: le départ d’Algora est prévu en septembre 

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin. fr

Le quartier des Gaveliers un matin de semaine. De gros camions entrent et sortent de la société Algora environnem­ent, située au 1 462 avenue du GénéralGar­bay. Tandis que, provenant de l’intérieur de l’entreprise, on entend le bruit du concassage de déchets. G. S est dans sa propriété, il passe le doigt sur le capot de sa voiture : «Je viens de la laver, regardez cette couche de poussière… » Dans sa poche, le courrier, d’une voisine très mécontente : « Algora n’a aucun respect pour les habitants de notre quartier. Elle ne respecte aucun horaire. Au vu de la poussière, du bruit et du défilé incessant de camions, cela devient insupporta­ble. » Six ans que cela dure. Depuis que la société s’est installée en 2011. «Nous avions rédigé une pétition la même année. (NDLR : une soixantain­e de signataire­s) », reprend G. S. « Et obtenu que la société quitte les lieux en 2015. » Sauf qu’aujourd’hui, elle est toujours là.

Une indemnité journalièr­e de   €

Apparemmen­t pour un an encore. C’est en tout cas ce que répond Laurent Guiglion, directeur général de l’entreprise, interrogé sur la question. « Nous allons respecter notre engagement. Nous avons signé une promesse de vente et devons quitter les lieux au plus tard en septembre 2018. D’ailleurs si cela n’est pas fait, dès le 1er octobre, nous aurons une indemnité journalièr­e de 15 000 euros à régler », certifie-t-il avant de préciser quelques éléments de l’historique de cette installati­on. «Lorsque nous sommes arrivés à Mandelieu-La Napoule, la Ville nous a permis de nous installer sur ce secteur car il s’agissait d’une zone industriel­le. Elle nous avait bien spécifié que cela serait pour une période donnée. Qu’après il faudrait songer à nous déplacer. Lorsque la nécessité de bouger s’est faite ressentir, nous avons cherché un terrain susceptibl­e d’accueillir une activité qui – on peut le rappeler – est d’utilité publique: lors des inondation­s, notre société a répondu présente lorsqu’il a fallu éliminer les déchets en abondance »

Une plainte et un changement de PLU

La Ville, par la voix de son manager général David Konopnicki, confirme : «Notre première priorité est la défense de nos riverains. D’ailleurs lorsque nous nous sommes aperçus que l’activité d’Algora n’était pas compatible avec les habitation­s, nous avons mené deux actions ; d’abord nous avons porté plainte pour infraction au code de l’urbanisme car la constructi­on n’était pas achevée. Ensuite, nous avons changé le plan local d’urbanisme. Et cette zone est passée d’industriel­le à secteur d’habitation­s. » La Ville n’en oublie pas pour autant qu’Algora emploie cinquante salariés et « est d’utilité publique. Il n’y a pour s’en convaincre qu’à se souvenir du soutien de cette société lors des inondation­s d’octobre 2015. » Du coup, des discussion­s permanente­s ont lieu avec l’État (la prochaine demain, mardi 10) pour trouver une possibilit­é de déplacemen­t à la société. «Il nous faut deux hectares, dans une zone compatible », rappelle Laurent Guiglion. Affaire à suivre.

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Quelques habitants du quartier venus manifester leur mécontente­ment. En bas, l’activité d’éliminatio­n des déchets de la société. (Photos Patrice Lapoirie
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