Où en est la French Tech Côte d’Azur ?
En déséquilibre ou en pleine restructuration ? Cloisonnement entre les différents territoires ou volonté de fédérer ? La French Tech Côte d’Azur confirme qu’elle avance
Le octobre, le colibri de la French Tech Côte d’Azur quittera officiellement Sophia Antipolis pour aller nicher dans son nouveau bâtiment Totem au CEEI à Nice. Depuis quelques mois, ça bouge au sein de l’association : démission cet été de son coprésident qui aura pour corollaire la tenue d’élections en novembre, un dossier de labellisation à reconduire, quatre territoires (Nice, Sophia Antipolis, Cannes et Grasse) à fédérer pour faire rayonner les startups locales... Le point avec son président Eric Léandri, le ressenti d’entrepreneurs au niveau régional mais aussi national et international.
Pas de langue de bois avec Eric Léandri, président de la French Tech Côte d’Azur, par ailleurs pdg de Qwant. Ses réponses sont claires et précises.
Flottement de ces derniers mois
Avec Fabrice Moizan (fondateur de Gayatech et coprésident avec Eric Léandri de la French Tech Côte d’Azur, ndlr), nous avions trouvé un équilibre entre Sophia Antipolis et Nice, entre le local qu’il gérait et l’international dont je m’occupe. Lorsqu’il a démissionné de ses fonctions (les statuts de la French Tech stipulant qu’il faut être entrepreneur pour avoir des responsabilités au sein de l’association, ndlr), nous avons restructuré le bureau en urgence en juillet. Le territoire de Nice s’est recentré sur Nice Start(s)up et le bâtiment Totem, place Bermond, à Sophia, qui devait accueillir le cluster EducAzur, créé par Fabrice Moizan et des Edtechs, s’est retrouvé vide. On a préféré transférer le bâtiment Totem à Nice au CEEI. Cela n’empêche pas la French Tech Côte d’Azur d’avoir un bureau au Business Pôle, notamment grâce à Telecom Valley qui s’occupe du territoire sophipolitain. Il faut ajouter à cela deux mois particuliers liés aux élections présidentielles durant lesquels on s’est demandé si la French Tech continuerait à exister.
Querelles de clocher
Les querelles de clocher entre les différents territoires, c’est peut-être ce qui est perçu à l’extérieur. En interne, ce n’est pas ce que l’on ressent. Ce que je sais, c’est qu’avec l’équipe actuelle, nous avons obtenu le label et que nous finalisons des financements. S’il n’y avait pas eu l’association, on ne se connaîtrait pas et nous ne ferions pas du business ensemble pour certains d’entre nous. On ne se parlerait pas quand on va à l’international et on n’aurait pas d’interlocuteur national pour connaître les bons plans, les endroits pour accélérer…
Perspectives
Parmi les bonnes nouvelles récentes, le territoire de Cannes décide de revenir dans la boucle French Tech. On devrait aussi y avoir un bureau. Reste à être représentés à Grasse et son écosystème qui ne sont peutêtre pas très intéressés par le numérique. À la French Tech d’être plus globale pour les attirer. Ce qui m’intéresse, c’est de travailler et d’être présents tous ensemble sur des salons à l’international. Selon moi, le problème French Tech Côte d’Azur se situe à trois niveaux : que les jeunes puissent trouver un endroit où lancer leur société, que celles en place puissent accélérer grâce aux Pass French Tech et autres accompagnements, que nos startups rayonnent sur les salons internationaux que ce soit le Consumer Electronic Show de Las Vegas, au National Association of Music Merchants de Los Angeles ou le Mobile World Congress de Barcelone.
Élections
Les élections du président et du bureau de la French Tech Côte d’Azur (4 voix pour Nice, 4 pour Sophia, 2 pour Cannes et 2 pour Grasse) devraient avoir lieu en novembre. Je me représente parce que la situation n’est pas encore stabilisée et tant que l’on n’aura pas fait la preuve que les quatre territoires de la French Tech Côte d’Azur peuvent aller ensemble sur les salons internationaux. Après, j’espère qu’aux élections suivantes, on sera plusieurs à se présenter.
Reconduction du label
En montrant qu’on est présent, tous ensemble, sur les salons internationaux, que cela rapporte aux startups du territoire et en ayant un bâtiment totem, le label devrait être préservé.
Financements
Il commence à en y avoir que ce soit de la Région, de la chambre de commerce et d’industrie ou de la Métropole. On s’arrange pour mutualiser.
International
L’international est le principe même de la French Tech. En y allant, on attire l’attention des investisseurs sur la région. Il y a peu d’investisseurs sur notre territoire, il faut aller les chercher ailleurs. Il faut que l’on soit en coopétition : être ensemble mais de temps en temps en compétition.
« Que nos startups rayonnent ensemble à l’international. »